Epoux français vivant en Belgique, Hélène Cattet et Bruno Forzani sont visiblement grands amateurs de cinéma italien à l’ancienne. Avec « Amer », ils ont pour ambition de produire un thriller dans la pure tradition formelle du giallo.
L’action se déroule dans une demeure sinistre et une bourgade peu amicale. La caméra fétichise les gros plans et les zooms/dézooms typiquement 70’s. Les effets de montage divers rappellent les expérimentations de la même époque, et caresse l’aspect baroque des meilleurs gialli. Avec en prime des jeux sonores sur les respirations, des ambiances colorées qui évoquent les œuvres de Mario Bava ou Dario Argento, ou une BO qui reprend carrément les thèmes de certains gialli !
Bien, bien, mais ils ont quand même oublié un truc : raconter une vraie histoire !
J’aurai du mal à résumer le pitch de « Amer ». Le film se découpe en trois parties, évoquant les peurs, les désirs et fantasmes d’une femme à trois époques de sa vie. Mais il s’agit surtout d’un film sensoriel, avec très (très) peu de dialogues, et aucune intrigue.
Ca aurait pu très bien fonctionner sur un court, voire un moyen-métrage. Mais c’est abusif sur 1h30. Même les gialli les plus fumeux et diffus sur l’écriture raconte au moins une histoire.
C’est dommage car il y a un vrai souci de la forme, avec un scénario en béton cela aurait pu donner un néoclassique du genre.