Attention, ce film est victime du syndrome "28 semaines plus tard".

L'idée est bonne. Une nuit de 12 heures, la "purge", durant laquelle tous les crimes sont légalisés et peuvent être commis avec des armes de catégorie 4 maximum (ce qui exclut, en gros, les explosifs), ce dans tout le pays, dans le but de "purifier" les citoyens américains de toute la haine et la violence qu'ils ressentent. Les réjouissances ont lieu chaque année la nuit du 21 mars (une bien belle façon de fêter l'arrivée du printemps...). Les services de police et de santé sont suspendus jusqu'à 7 heures tapantes...
On vous explique que grâce à cette mesure, le taux de criminalité s'est abaissé au niveau historique de 5%, que la pauvreté a quasiment disparue du pays et qu'il connait une prospérité inégalée... Sauf que les américains les plus modestes n'ont pas les moyens de se protéger. Parce que l'idée est intéressante, elle a utilement servi à poser des questions d'ordre moral et éthique, à soulever le problème des clivages sociaux et à interroger les dessous crasses de la nature humaine. Et ça, ça vaut 4 étoiles à soi-seul.


Le syndrome "28 semaines plus tard", c'est quoi ?
Excellente question, merci de l'avoir posée. Vous pourrez diagnostiquer le film victime de ce terrible syndrome en identifiant cinq des sept symptômes ci-après :



  • les protagonistes principaux sont des débiles profonds.


Dans ce film : la femme, la fille et le fils de James sont particulièrement cons. Le pauvre meurt vraiment pour rien...



  • les protagonistes principaux sont des archétypes grossiers.


La fille de James est une telle caricature de l'adolescente rebelle que certaines de ses réactions sont tout simplement incompréhensibles. Et comme en plus elle est complètement conne, elle passe son temps à foutre sa famille dans la merde. Elle ne fera absolument RIEN d'utile pendant tout le film.



  • le déroulement de l'intrigue est tellement téléphoné que vous auriez pu écrire le scénario vous-même.


Fatalement, comme la plupart des protagonistes sont des abrutis, ils s'obstinent à faire toutes les conneries possibles et imaginables, bien au-delà du bon sens. On doit par exemple au fils de James l'ouverture de la porte pour faire rentrer un parfait inconnu pendant la purge, ce qui contribue à mettre toute sa famille dans une merde noire.



  • le script est lamentable.


Ces crétins passent leur temps à poser des questions toutes plus connes les unes que les autres, ou à faire des remarques complètements connes. Parmi les perles, on notera le nombre incalculable de fois où James entend la question "Mais pourquoi tu fais ça ?" alors qu'il essaie de sauver le cul de sa famille, que son abruti de fils a délibérément mise dans une merde noire (rappelons-le).



  • la mise en scène est incohérente.


La purge est en place depuis quelques années, les gens ont l'habitude et ont intégré cette loi de merde à leurs vies. Et POURTANT, les mecs sont continuellement surpris par le déroulement des évènements et se sont préparés comme des gros noobies. Les psychopathes qui s'en prennent à eux ont pu arracher les volets métalliques en approximativement 10 secondes, ont pu couper l'électricité depuis l'extérieur et la maison ne contenait que 4 ou 5 armes, dans la même pièce. Le gamin avait le CODE de l'ouverture des volets métalliques. Et des trucs comme ça, y en a une liste longue comme le bras. Bitch please.



  • vous avez facepalm au moins 5 fois pendant le film.


Typiquement, ce moment où vous vous dites "Mais, il est CON ou quoi ?!".



  • vous avez eu envie d'arrêter de le regarder dès le premier quart d'heure.


Vous vous l'êtes tellement dit que votre seuil de tolérance a atteint ses limites en 15 minutes.


Pour le frisson, le réalisateur s'est amusé à chaque fois à mettre en scène de véritables malades mentaux et fanatiques qui s'amusent à se couvrir le visage avec des masques à la con. Simple effet de style qui échoue à soutenir l'ambiance du film, déjà bien amochée par la piètre qualité de l'ensemble.
Cette technique de "déshumanisation" facilite l'émergence d'un vague sentiment de soulagement quand le protagoniste principal s'énerve et leur colle les bonnes grosses tartes qu'ils méritent.


Les trois sont dans la même veine. Ne vous infligez pas ce drame cinématographique trois fois.

Camiille

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