Un gamin blanc qui se prétend la réincarnation de Sitting Bull, le grand chef guerrier Lakota, « recueillis » par des amérindiens dont il trouve qu’ils délaissent bien trop leur héritage culturel, son beau-père, un gangster raté qui rate son coup mais pas son cou ;-) , un ersatz de cow-boy dénommé Lefty (mais qui est droitier) et qui demande en mariage tout ce qui bouge, une serveuse bègue mélomane qui se rêve chanteuse et veut aller à Nashville, un indien dénommé Ghost Eye ( en hommage au film Ghost Dog de Jim Jarmusch !) à la tête d’une escouade pour sauver son histoire et lutter contre son appropriation coloniale, une femme qui manie le marteau comme personne et dont le père un rien trop traditionaliste, du genre « petite maison dans la prairie des psychopathes » se veut un rempart face à un monde corrompu… et surtout une chemise des esprits, relique indienne hors de prix qui attise toutes les convoitises et après laquelle tout le monde court.
Un film à nul autre pareil, une course-poursuite qui prend son temps entre le film de braquage, le faux western et le vrai road-movie, et surtout avec un second degré détonant comme seule arme dans la cartouchière portée fièrement en bandoulière tout au long des chapitres de l’histoire, et souligné çà et là par des lignes de dialogues bien sentis et parfois franchement drôles pour s'achever sur une note mélodramatique aussi inattendue qu'émouvante.
Dans cet univers improbable et décalé, tout est fantasque et vraiment plaisant. Si ce n’est certes pas un des grands monuments du septième art, ce film n’en constitue pas moins un moment de cinéma jouissif et au final assez inoubliable. Il serait dommage de passer à côté !