La liberté pour tous

C'est assez délicat de critiquer un film comme celui-là, car d'une part il s'agit d'un film inspiré de fait réel et d'autres part, on critiquera plus authenticité des faits que le faite que ce soit un bon film. Ce qui fait que beaucoup de critiques s'attarderont plus sur le respect de l'histoire que sur le film en lui même. Surtout que 1, ce n'est pas le premier film historique de Spielberg (il a déjà œuvré sur la Liste de Schindler) et 2 ,ce n'est pas le seul, (il réalisera Lincoln et est sur un projet de mini-série sur Napoléon). Alors, bon film ou mauvais film ? Réponse : Bon film. Bien inspiré ou mal inspiré ? Réponse : Chacun est juge.

L'esclavage selon Speilberg.

Etant donné qu'on a Spielberg à la réalisation, il est indéniable que c'est du très bon travail. La réalisation est comme à son habitude incroyable. Dès les premières minutes, Spielberg utilise son art pour de bons effets de mise en scène. Les premières minutes de la révoltes des esclaves guidés par Cinqué sont crus et violent. Tout est sombre et classe. En dehors de ça, le monde extérieurs est classe et lumineux. Dans la narration, l'alternance flash-back et présent est très bien utilisé. On sent vraiment qui sont les protagonistes et les tenants de l'histoire. C'est un style qu'il a utilisé pour la première fois dans Hook et qui avait vraiment bien fonctionné ici. Ce que je pourrai reproché c'est le rythme assez lent dans la narration, car à plusieurs reprises, alors que les enjeux étaient bien en place, le film prend trop de temps sur certaines séquences qui mériteraient peu d'attentions. Mais ce film ne serait pas le film qui l'a été sans sa galerie de personnages forts...à une exception près.

Esclaves, américains et espagnols

D'abord on va s'attarder sur les personnages des Etats-Unis. Tout d'abord on a un jeune Roger S.Baldwin (Matthew McConaughey) qui joue le rôle d'un avocat débutant qui a presque tout à apprendre de ces "clients". On sent clairement qu'il est dans une situation qui le dépasse et qui ne se sent pas à la hauteur de la tache. C'est un personnage intéressant.

Tout l'inverse de (et cela me fait du mal de le dire) Théodore Joadson (joué par Morgan Freeman). A quoi sert-il dans ce film ? Il a l'air d'être une personne libre et la première personne à comprendre le calvaire des esclaves et pourtant, son personnage est totalement passif dans le film. Il est là en retrait et est une sorte de soutient moral à Roger. Il aurait pu être le narrateur ou quelque chose d'autre mais non. Donc où je suis passé à coté de ce personnage (ce qui est possible), ou bien il n'est que très secondaire.

A une moindre mesure c'est aussi le reproche que j'aurai à faire pour le personnage de Lewis Tappan (joué par Stellan Skarsgård) mais lui est plus dans le style mentor de Roger. Donc sur ce point ça va.

Et évidemment, il y a le président John Quincy Adams (Antony Hopkins). Notre Hannibal Lecter préféré l’interprète à la perfection et vers la fin prononce un discourt peut être long mais inspiré. Et ça c'est fort.

Parmi les esclaves, on a Cinqué (interprété par Djimon Honsou, celui de Blood Diamond et cette année le méchant de Fast & Furious 7). Par soucis de réalisme, Djimon Honsou a du interprété le personnage en Mendé, dialecte parlé en Sierra Leone (là d'où vienne les esclaves du film) alors qu'à la base il est d'origine béninoise. Mais même sans ça, il apporte du charisme et de la crédibilité à son personnage que la vie n'a pas épargné et qui devenu de faite le chef de fil des esclaves mutins. Sinon, je n'ai pas retenu le casting entier des esclaves, mais j'ai cru voir Jamie Foxx à un moment.

Sinon, les autres personnages, notamment les espagnols sont assez secondaires et font offices de méchants unidimensionnels, mais qui va un peu si on se situe dans le contexte de l'époque. Par contre ils nous auraient pu épargné l'image niaise de l'infante Isabelle II d'Espagne car elle fait tache (jouée par la jeune Anna Paquin qui sera du coté des persécutée dans X-Men où elle jouera Malicia)

Une histoire bien racontée mais qui brusquement manque de tension

L'histoire racontée est très bien faite dans son ensemble. La mise en scène au début est assez prenante pour qu'on la suive et malgré quelques longueurs est assez facile à suivre. Elle nous raconte bien les difficultés de l'affaire des esclaves emprisonnés car leur plus grand désir est en faite de retourner dans leur pays d'origine et libres. Cependant, cela intervient à un contexte politique où l'esclavage était en passe d'être plus ou moins aboli aux Etats-Unis et toujours en vigueur en Espagne. Bref, le film brasse beaucoup de problèmes de droits dans les 2 camps et le film joue beaucoup sur les 2 tableaux. Mais on sent que le rapport de force est plus du coté Américain que Espagnol. Cela peut paraître normal de nos jours vu que l'esclavage est considéré maintenant comme une horreur sans nom. Mais dans le contexte, c'est assez disproportionné que l'avantage tout le long est plus verts les anti que les pro

Le film en parait donc un peu trop sage.

Donc l'histoire si elle est bien racontée en apparaît trop sage et le film s'étire un peu trop sur des scènes (quoique utiles) où on apprend plus sur les esclaves.

Bon film sur l'esclavage ?

Ce film est quand même bon. Ce n'est pas le meilleur de Spielberg mais c'est classe et assez bien maîtrisé dans l'ensemble. On est bien pris dans l'histoire et on ressent bien la difficulté de faire valoir la liberté dans un contexte tendu. N'ayant pas vu la Couleur Pourpre du même réalisateur, je ne peux pas faire d'éléments comparatifs. Et je ne peux pas non plus dire si 12 Years A Slaves est meilleur ou pas que ce film. Ceci dit, je peux dire qu'il n'est pas comparable à Case Départ (oui je sais, cela n'a rien à voir mais je voulais placer cette phrase quand même). Ceci dit je le recommande juste par curiosité sachant que si 12 Years A Slaves met plus en avant le coté humain (ou inhumain , vu qu'on parle d'esclavage), celui-ci parle plus du contexte politique, ce qui est aussi une bonne plu-value.

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