Il est paradoxal que parmi les défenseurs du film ce n'est que rarement le scénario en lui-même qui est abordé mais le traitement des sous-thèmes. Ainsi si le film porte un jugement pertinent sur le statut des femmes rurales, on ne peut pas dire que la condition des journaliers agricoles soit réellement traité (et je ne pense pas que c'était dans les intentions de l'auteur). Alors parlons du scénario. On passera sur la drague éclair d'Andrex auprès d'Orane Demazis (les nunuches ça existe), ça c'est au début… Mais que penser du rôle improbable (pour ne pas dire "cheveu sur la soupe") joué par Jean Servais ? Et que penser de cette fin où il ne manque que les violons ? Et entre le début et la fin ? du mélodrame poussif, du remplissage avec Edouard Belmont qui s'investi tout seul d'un mission "salvatrice". Et puis il nous faut parler des acteurs. A cette époque Fernandel ne cabotinait pas trop, Belmont est bon, Poupon transparent, Servais carrément mauvais, Andrex caricatural, quant à Orane Demazis, on évitera de tirer sur l'ambulance. Cela dit ça se regarde sans ennui sauf à la fin où on a envie de faire de l'avance rapide tellement la guimauve est dégoulinante. Alors on va sauver quoi ? Une certaine ambiance et encore pas tout le temps. Comme disait Jean Tulard, il s'agit d'un mauvais Pagnol !