C'est l'histoire d'un homme qui est perdu dans sa propre existence.
Blasé, lassé, triste, il vit sa vie au moyen du filtre de ses fantasmes. Il s'aisit toute l'absurdité du monde qui l'entoure; se sentant très seul dans son ressenti ce faisant.
La rencontre avec Lisa apparaît comme un éclair dans la griseur de son quotidien.
La douce voix (féminine!) de la jeune femme fait succomber l'homme mûr et désabusé qu'il est devenu.
Mais cet homme vit dans la tourmente, les fantômes de son passé ne cessent de le hanter, et la vie à Los Angeles avec sa femme et son fils semble l'ennuyer au plus haut point.


Dans un univers où le visage des gens n'est qu'un masque robotique visant à reproduire les automatismes sociaux, Michael est un peu le Winston du 1984 de Orwell.
Cette rencontre -dans un lieu aussi impersonnel et froid qu'un grand hotêl, loin de chez soi- entre un homme célèbre d'âge mûr et une femme plus jeune m'a fait penser à Lost in Translation de Coppola fille avec ce couple improbable entre Bill Murray et la sublime Scarlett.


Le recours à l'animation a ici toute sa place. En plus d'apporter un certain esthétisme au long métrage, ce procédé permet au spectateur de prendre du recul sur ce qu'il voit à l'écran. La catharsis n'en demeure que davantage porteuse de sens.

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le 10 févr. 2016

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Workit Pi

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