Et pour ce soir :
Ant-Man, 2015, de... on en reparle plus tard, avec le fort sympathique Paul Rudd dans le rôle de Scott Lang / Ant-Man.
Synopsis subatomique : Scott Lang sort de prison après un cambriolage jugé impossible dans une entreprise informatique. Dans le monde libéral d'aujourd'hui, la taule étant à la fois une punition et également une méthode qui t'handicapera jusqu'à la fin de tes jours pour revenir sur le droit chemin, il se retrouve à devoir refaire ses combines illégales s'il veut pouvoir revoir sa fille, issu de son ex-épouse. Cette combine, c'est voler un riche milliardaire absent qui a un coffre fort dans son sous-sol. Après avoir géré l'effraction comme un pro qui a une maîtrise d'électronique, il découvre un costume plutôt ringard dedans qui a l'étonnante particularité de... rapetisser jusqu'à la taille d'une fourmis. D'abord effrayé, il fini par se retrouver projeter dans une aventure qui le dépassera et qui consistera à sauver le monde, empêcher l'organisation Hydra d'acquérir une dangereuse technologie et aussi être le héros que sa fille croit qu'il est. Bref, le quotidien d'un film de super-héros.
La critique de Ant-Man repose avant tout sur une question : A qui appartient la paternité d'un film ? Dans le système hollywoodien, c'est les producteurs qui ont le derniers mots sur le montage final (ou Final Cut dans la langue de Kim Kardashian). Le réalisateur est l'artisan qui peut essayer de poser sa patte mais à la fin, il n'aura pas le dernier mot, sauf si c'est un réal reconnu dans le milieu (et encore, rappelez-vous de Ridley Scott pour Blade Runner...). Ant-Man était d'abord prévu pour être réalisé par Edgar Wright, génial réalisateur britannique qui a accouché des meilleurs comédies d'actions anglaises de ces 20 dernières années avec sa trilogie Cornetto et son fabuleux Baby Driver... Mais suite à des "différents artistiques" (En gros, comprenez que ce que pensait Wright était trop couillu et audacieux pour les producteurs de chez Marvel qui ont une machine bien huilée qu'il ne faut pas sortir des cases...), il est débarqué à l'amiable et Payton Reed, auteur de... Yes-Man (pas mauvais mais loin d'être fou) termine la réalisation. Wright reste cependant crédité pour le scénario avec Joe Cornish (le script final est retapé d'ailleurs par Paul Rudd et Adam McKay mais basé sur le scénario des deux anglais)et, au vue du film, une très grande partie de ses idées visuelles sont restées, ainsi que sa mise en scène.
Parce que pour le coup, Ant-Man et son principe de l'infiniment petit, peut se permettre BEAUCOUP d'idées visuelles dans sa réalisations. Et c'est là que je pose la question de la paternité du film. Parce qu'on y retrouve beaucoup de tic de langage du réalisateur britannique (avec un montage un poil moins nerveux mais bourrées d'idées très drôles, notamment le très drôle Michael Peña qui raconte les briefings de chaque "casse" de façon totalement trop longue et géniale) et une identité visuelle marquée. Hors, sans chercher à être méchant, Peyton Reed n'a PAS DU TOUT un style reconnaissable, du peu que j'ai vu de lui.
Alors tout n'est pas parfait. Déjà, toutes les ficelles sont évidentes, plus que d'habitude chez Marvel, j'ai trouvé. Le méchant, c'est lui. Ce que dit Hank Pym sur le condensateur, tu vas voir que c'est un set-up pour un futur pay-off (et dingue, c'en est un...). Mais la bonhommie de Paul Rudd font qu'on passe vraiment un bon moment de divertissement, qui plus est, assez drôle (mention spéciale pour la scène dans la valise, magique, ainsi que sur le terrain d'enfant...). Et surtout, visuellement, c'est de loin le plus inventif et impressionnant que j'ai pu voir jusqu'ici. Je trouve par ailleurs que Doctor Strange est moins impressionnant visuellement alors qu'il a été pas mal loué pour son traitement des effets spéciaux... Du coup, pour moi, Ant-Man est le fruit d'Edgar Wright et d'un Yes-man qui a fini son taf et qui a eu son nom à la réalisation et je ne trouve pas qu'il démérite dans sa filmographie pourtant déjà pleine de chef-d'oeuvres. Probablement pas loin d'être mon Marvel préféré en fait. 7,5/10