Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, la mode est aujourd’hui aux super-héros ! Depuis le succès d’Iron Man il y a sept ans déjà, les studio Marvel n’en finissent plus et nous font sans cesse découvrir de nouveaux super-héros issus des comics de la fameuse franchise. Iron Man, Thor, Captain America, Les Gardiens de la Galaxie, sans compter les séries, ils ont tous droit à leur propre saga, voire, des fois, à des réunions entre eux, accumulant encore plus de star-power, et de millions par la même occasion. C’est là que débarque Ant-Man, le nouveau super-héros, qui a la capacité de devenir… tout petit. Original, vous avez dit ? C’est vrai. Maintenant, tout dépend comment on l’entend.


Ant-Man l’annonçait déjà dans sa bande-annonce : pas de gros muscles ou de monde à sauver, on s’intéresse cette fois à un héros tout à fait différent qui délaisse le gigantisme pour devenir minuscule, tout en ayant une force surhumaine. L’idée était donc de changer de point de vue et d’offrir au public néophyte un tout nouveau type de héros, un ancien voleur qui va, malgré lui, être pris au cœur d’un vaste conflit d’intérêts tournant autour d’une molécule découverte trente ans auparavant.


Scott Lang (Paul Rudd) n’est donc pas du tout un héros dans l’âme, c’est juste un type banal qui sort de prison après une peine purgée suite à un cambriolage qui a mal tourné. Tout ce qu’il veut, c’est casser avec son passé, et retrouver sa fille, qui vit avec sa mère, qui s’est depuis remariée. Scott est un personnage optimiste, qui ne rechigne jamais à sortir des blagues pour détendre l’atmosphère, et Paul Rudd a été bien choisi pour endosser ce rôle. En effet, Ant-Man, contrairement aux plus sérieux Iron Man et Captain America, adopte un ton beaucoup plus léger, et même si certains points de développement scientifique semblent montrer une certaine ambition, on comprend vite qu’il est inutile de pousser la réflexion trop loin.


Le dressage instantané des fourmis, la mention de la physique quantique… Il semble salutaire, en de nombreuses occasions qui se présenteront pendant les deux heures que dure le film, de laisser le rationnel et son esprit scientifique terre à terre. Ant-Man s’adresse clairement à un public jeune, plus jeune encore que celui des Avengers, mais il le fait quand même plutôt bien, en exploitant notamment le côté « ridicule » que peut avoir le pouvoir du héros.


Si les scènes d’action sont relativement belles et assez impressionnantes grâce aux rapides changements de perspective et d’échelle entre taille humaine et taille « fourmi », on ne manque aucune occasion de tourner en ridicule cette caractéristique propre au super-héros. On s’en rend compte à plusieurs reprises lors du film, notamment celle où Ant-Man affronte son ennemi sur un petit train, donnant lieu à des scènes impressionnantes à l’échelle microscopiques, mais devenant tout de suite ridicules quand on revient à l’échelle humaine. Cette idée de tourner en dérision le héros, sans pour autant le ridiculiser, fait partie intégrante de la volonté du réalisateur de toujours garder un ton humoristique, voire enfantin.


Maintenant, s’il est bon de souligner qu’Ant-Man apporte un petit vent de fraîcheur dans la grande saga Marvel, force est de constater qu’il ne peut s’extirper des codes déjà bien établis par la franchise. L’intrigue reste très classique, avec des personnages habituels, et des rebondissements attendus. Il est vrai que pour faire partie d’un ensemble, un film doit s’adapter, mais le risque, avec le nombre grandissant de films Marvel, c’est d’être condamnés à suivre des histoires répétitives et téléphonées. Ne dit-on d’ailleurs pas que la qualité vaut mieux que la quantité ? Cependant, business is business, et les superproductions super-héroïques n’ont pas fini de se multiplier. Au fond, cela ne me dérange pas, mais je ne peux m’empêcher de craindre que l’on finisse par voir dix fois la même histoire et d’arriver à saturation, ce qui est déjà presque le cas, j’en parlais d’ailleurs dans ma critique sur Avengers : L’ère d’Ultron.


Dans tous les cas, Ant-Man se présente comme il s’annonce : décalé, drôle, et divertissant. Un peu comme l’a fait Les Gardiens de la Galaxie (mais en mieux, à mon avis), Ant-Man ne se prend pas au sérieux, et s’assume, quitte à fâcher les plus terre-à-terre d’entre nous. Un nouveau super-héros original et attachant s’ajoute à une équipe déjà bien garnie, laquelle risque de continuer à s’agrandir dans les années qui arrivent. C’est également sympa de revoir Michael Douglas dans une grosse production, et je constate également, après Jurassic World, que le carré plongeant est en passe de devenir une mode parmi les personnages féminins des blockbusters actuels. Ce qui est sûr, c’est que l’homme-fourmi remplit plutôt bien son contrat !


Lire l'article sur mon blog

Créée

le 21 juil. 2015

Critique lue 356 fois

3 j'aime

JKDZ29

Écrit par

Critique lue 356 fois

3

D'autres avis sur Ant-Man

Ant-Man
Behind_the_Mask
8

Marvel se lance dans l'ant-omologie

Gestation difficile, portes claquées, mise en accusation du système Marvel, Ant-Man, avant même sa sortie, concentrait tout ce qui n'allait pas derrière les volets clos de la Maison des Idées. Dans...

le 19 juil. 2015

50 j'aime

9

Ant-Man
Kogepan
7

Antoinette

Je vais être honnête, je n'y allais que pour occuper un après-midi démotivé et profiter de la clim dans la salle de cinéma, par ces temps de grillades (la grillade c'est moi, pas la bidoche qui passe...

le 22 juil. 2015

41 j'aime

3

Ant-Man
Star-Lord09
7

L'homme qui rétrécit ou le coup de pied dans la fourmilière

La phase 2 se termine et emmène avec elle un dernier film étonnamment humble si on le compare aux derniers rollercoasters du MCU. Retour, donc, bienvenue, à ces héros Marvel empêtrés dans les...

le 17 juil. 2015

39 j'aime

9

Du même critique

The Lighthouse
JKDZ29
8

Plein phare

Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...

le 20 mai 2019

77 j'aime

10

Alien: Covenant
JKDZ29
7

Chronique d'une saga enlisée et d'un opus détesté

A peine est-il sorti, que je vois déjà un nombre incalculable de critiques assassines venir accabler Alien : Covenant. Après le très contesté Prometheus, Ridley Scott se serait-il encore fourvoyé ...

le 10 mai 2017

74 j'aime

17

Burning
JKDZ29
7

De la suggestion naît le doute

De récentes découvertes telles que Memoir of a Murderer et A Taxi Driver m’ont rappelé la richesse du cinéma sud-coréen et son style tout à fait particulier et attrayant. La présence de Burning dans...

le 19 mai 2018

42 j'aime

5