Anti-Squat
5.7
Anti-Squat

Film de Nicolas Silhol (2023)

Voir le film

l'adam de la mère...

.

On ne sait pas grand-chose du réalisateur Nicolas Silhol, ( 1977/----) (fils de : mystère ?..) et ce n'est pas cette daube qui va le rendre illustre.... N'est pas Victor Hugo avec ses "misérables' qui veut !

Pas plus que Coluche en ce qui concerne la faim...

Même s'il s'est inspiré, pour réaliser cette histoire sordide de l'article 29 de la loi Elan de novembre 2018, qui dispose : "permettre à des organismes privés ou publics d'assurer la protection des locaux vacants en y logeant des résidents temporaires..."

Voici donc la porte toute grande ouverte à tous les tripotages, magouilles et abus de biens sociaux... Ça en fera au-moins une d'ouverte !

Un jour on en arrivera à résoudre le problème de la faim, si cher à Coluche, en mettant dans les hypers des agents de sécurité affamés qui eux, désormais, auront à manger en surveillant les autres victimes de famine !

C'est l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours...

Scénario à la Eschyle : une brave maman célibataire vivant avec son fils de 14 ans (ressemblant unpeu à M'Bappé) est frappée d'expulsion et doit dare-dare quitter son logement....

Pour s'en sortir, elle trouve un de ces jobs improductifs genre politologue, sociologue, coach (...) dont la France cultive les espèces avec talent : créer des sous-emplois. ici reloger provisoirement des sans abris dans des locaux inoccupés, évitant à d'autres squatters de s'en charger plus brutalement autant qu'illégalement...

Le cahier des charges pour accéder à une occupation des locaux vacants est drastique : pas le droit de, ni la permission de... ni être enceinte... Le cerbère ou géolier va devoir veiller à la diuscipline collective ! La propre mère d'Adam qui sera embauchée dans cet emploi de "vachère" n'aura même pas le droit d'héberger son propre fils !

Évidemment, le job n'est pas une sinécure et les désobéissants sont délogés manu-militari soit à la bombe anti-agression (fournie par l'employeur ?) ou par des sociétés dites de sécurité... Une future maman dont la présence est illicite, y perdra même son bébé ! Une justice exécutive à deux balles en sorte..

Elle est pas belle la vie évoquée par Silhol ?...

Adam, lui, n'aura même pas la reconnaissance du ventre : contrairement à sa mère esclavagée, il milite contre tout ce qui bouge comme pour la culpabiliser, le bougre qui ferait mieux de se rendre utile !

Encore un film nauséabond qui vous laissera à la fin sur votre faim, puisque tant que les ex- frontières françaises seront comme des passoires, le phénomène croîtra et se multipliera !

Bien sûr, la sécurité de l'emploi n'est devenue elle qu'un ancien droit tombé peu à peu dans une obsolescence programmée d'opportunités patronales...

Bien sûr, le film, même enluminé de l'habituel sourire rayonnant de la jolie Louise Bourgoin que j'adore, développe des situations où les impétrants ont autant de charisme que les poulpes...

C'est lugubre et ce n'est pas ça qui va arranger le sort des sans-abris : j'ai encore en mémoire cet ancien appel de l'abbé Pierre à la radio : "Mes amis, au-secours, au-secours ! Des gens vont encore périr de froid cet hiver en mourant de froid !"

Haut les coeurs : Filhol aurait-il cherché à se faire du blé ou de la notoriété avec la misère humaine croissante ? Marre de ces tragédies humaines quotidiennes évoquées à grand coups médiatiques, d'un monde robotisé où chaque aube se lève sur une sinistrose plus endémique que le covid : vivrait-on à une époque et dans un monde où on ne sait (ne peut) plus rire ?

J'ai donc détesté ce second film du réalisateur et me suis demandé pourquoi avec un scénario de maternelle pareil, il a dû recevoir le concours d'un autre plumitif, guère plus créatif que lui...

Pleurons en chœur mes frères...

Film misérabiliste ? Si l'on excepte Louise Bourgoin qui, habituellement irradie les écrans, ici elle m'a presque inquiété : malade ? Expropriée ? Nécessités du non-maquillage pour faire plus vrai ?

Manque de profondeur : la misère et les miséreux cherchent souvent à donner le change et cacher leur précarité sociale, je le sais !

L'actrice était peut-être fatiguée car trois films joués par elle sont sortis cette année-là...

Bref mise à part, le casting est tout ce qu'il y a de plus mauvais, comme les décors aussi accueillants que le frigo d'une morgue...

Il paraît que ce froid glacial des bureaux, c'est fait pour l'ambiance !

Le film a très vite été oublié, pire : dédaigné, avec 22 900 spectateurs dans des salles qui au-moins elles, n'auront pas été squattées ! Merci qui ?

.

France 4 le 06 et 10.11.2025-














270345

Écrit par

Critique lue 27 fois

1

D'autres avis sur Anti-Squat

Anti-Squat
Cinephile-doux
7

La morale et la nécessité

Tout dans Anti-Squat semble évoquer une dystopie, à commencer par la froideur de ses espaces d'habitation occupés par des "résidents" et non des locataires, soumis à nombre de règles strictes. De...

le 6 sept. 2023

12 j'aime

1

Anti-Squat
TJ-McFly
6

Exploiter la précarité : maman galère face au système

Critique sans spoiler Vu en avant-première en n'ayant connaissance que de son titre, le nom du réal. et l'actrice principale, Louise-pas assez employée-Bourgoin, Anti-Squat est le deuxième film de...

le 31 août 2023

5 j'aime

Anti-Squat
Cinemaxipotes
6

Diviser pour mieux posséder

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, mais il vaut mieux être propriétaire. Depuis la loi Elan de 2018, il est possible de confier sa propriété vacante à un organisme, privé ou...

le 29 sept. 2023

4 j'aime

Du même critique

Diabolo menthe
270345
8

Champagne Soda...

Ce film constitue pour moi un affreux malentendu : j'étais convaincu de l'avoir vu car j'en avais tellement entendu parler ! Et puis, un soir de désert qualitatif sur la TNT, (hélas, ils sont si...

le 20 sept. 2023

10 j'aime

2

La Baule-les-Pins
270345
3

La Baule ? Sans le punching !

La Baule ? Sans le punching !La réalisatrice et aussi co-scénariste (ça fait déjà beaucoup !) avait très mal vécu jadis le divorce de ses parents quand elle avait douze ans... De là à faire de...

le 20 janv. 2021

9 j'aime

13

Il était une seconde fois
270345
4

Rendez-vous dans un monde où les séries TV sont meilleures ?

Youpie ! Guillaume Nicloux a réinventé le fil à couper le beurre ! Ou plutôt la machine à remonter le temps ! Déjà au début des années 60, le "Mickey" de la BD (le journal hebdomadaire de Walt...

le 31 août 2019

9 j'aime

4