Lauréat du prix Cristal au festival d'Annecy, le film de Ugo Bienvenu rappelle la bonne santé du cinéma d'animation français, en particulier quand il s'agit de parler d'avenir. À l'instar du brillant Mars Express, les perspectives qu'Arco dressent sont inquiétantes. Mais à la différence du polar S.F réalisé par Jérémie Périn, le cinéaste va ici lorgner du côté de Miyazaki, Pixar et des productions Amblin. La beauté de son univers - dépeint au crayon sur Matte Painting - est de présenter une double vision futuriste construite sur le même faux-semblant. Pureté, couleurs et harmonie ne dominent que parce que les humains vivent dans leur bulle (au sens littéral) alors qu'au dehors, ou en dessous, la catastrophe environnementale menace. Et derrière l'apparence d'une vie de famille idyllique en 2075, les parents brillent par leur absence tandis que les androïdes assument la double casquette éducateur/protecteur. Alors qu'Ugo Bienvenu s'oppose à l'usage de l'IA au dehors, son film se montre assez nuancé, la technologie n'étant pas montré comme un ennemi. Un outil même précieux hélas entre des mains peu responsables. Il n'y a pas d'autre ennemi dans Arco, qui se garde bien de pointer les "méchants". Le petit garçon venu de l'année 2932 apprendra au contact de son amie Iris, de l'androïde Mikki et d'un trio aux lunettes improbables, la gravité et les conséquences des actes. Qu'ils concernent l'écologie, les progrès technologiques et la manière dont l'homme s'en saisit pour se bâtir un avenir. Et le film est traversé de fulgurance poétique et d'instants d'émotions (le robot qui grave ses souvenirs), en plus d'avoir un univers aux symboles identifiables comme la cape arc-en-ciel. À destination de tous, pour peu que l'avenir vous semble être une cause...d'avenir.