On ne peut choisir meilleur titre pour ce film noir, dans le fond comme dans la forme.
Les français Antoine et Olga, arrivés dans un petit village hors du temps, perdu dans les montagnes de Galice pour promouvoir une agriculture bio et rénover des maisons en ruines, ont du mal à se faire accepter par les habitants. D'abord, ils sont français, donc perçus comme arrogants et dominateurs ; mais c'est surtout le refus d'Antoine d'approuver la signature d'un contrat qui permettrait au village d'accueillir des éoliennes qui va alimenter et faire croître l'inimitié, la haine féroce que certains vont lui vouer. Jusqu'où iront-ils ?
Les habitants du village, presque tous, sont présentés comme des demeurés xénophobes et cupides. Certains, notamment un vieux père et son fils quadragénaire, semblent plus violents et perfides que les autres. Pourquoi Antoine s'accroche-t-il à ses projets devant tant d'hostilité ? Les villageois sont taiseux et Antoine parle peu ; il est ainsi difficile de comprendre les motivations de cet ancien professeur de français. Certaines scènes tirent en longueur, en particulier deux très longs plans séquences, que le metteur en scène semble avoir voulu placer pour impressionner la critique.
Le film est sombre, très sombre ; les scènes d'intérieur sont nombreuses et les paysages de Galice sont rarement ensoleillés. D'une façon générale, il y a peu d'effort sur la photographie.
On apprend, avant le début du film, que le récit s'inspire de fait réels. J'avoue avoir été peu séduit par le sujet et son traitement, sévère et quelque peu documentaire.