Il y a autant de quoi vous hypnotiser que de vous endormir dans ce proto-Cure, extrêmement opaque de par sa nationalité, qui le fait sonner non pas exotique mais étranger, du moins pour un français qui ne s'est jamais renseigné sur la Tunisie. Le film s'ouvre par des panneaux qui clarifie un peu le contexte mais honnêtement c'est dur de se dire qu'il n'y a pas davantage, rien que dans les symboles qui n'ont pour moi été qu'un choc esthétique, mais qui ont très certainement un sens plus profond.
La réalisation est relativement égale : ample et peu démonstrative, ce qui sert parfaitement l'aspect "contamination" du cadre, comme dans le plan de l'affiche où la caméra est aussi hagarde que les policiers. Cependant cela s'embourbe dans une langueur jamais lancinante, et des détails de la vie en dehors de l'enquête qui font perdre à l'histoire pas mal de sa mystique, creusant la frontière entre le concret et le fantastique, et le film n'est bon que dans l'interstice, trop timide pour faire passer le ton profondément soporifique de ce qui demeure la majorité de sa courte durée.