Décidément, le live ne réussit pas à Oshii. Avant ce Assault Girls, le réalisateur de Patlabor et Ghost in the Shell avaient signé 4 longs métrages "réels". Parmi ceux-ci, seuls Avalon et Stray Dogs pouvaient prétendre à être des semi réussites. Red Spectacles et Talking Head étaient, au mieux, intéressants, au pire, complétement ratés. Assault Girls est hélas dans la même lignée.
Situé dans le même univers qu'Avalon, ce dernier opus se concentre sur une poignée de joueurs au sein du MORPG Avalon dans leur quête de points d'expériences. Le film montre comment ils en viennent à former un groupe pour abattre des monstres virtuels et ainsi monter de niveau. Et c'est tout...
Malgré une longue introduction explicative (aux accents proches d'un Wakamatsu) mettant en place l'univers du film et laissant croire que de grandes réflexions seront développés, rien de cela ne se produit durant la courte durée du film. A la place, on est en face de longues séquences déambulatoires ponctuées de quelques scènes d'action fétichistes.
Les références à Tarkovsky (les passages couleurs/sépias, les gros plans sur la nature), les quelques moments contemplatifs, le mécanisme du jeu virtuel ou les (rares) interactions entre les personnages peuvent tout au plus donner du grain à moudre aux fans d'Oshii à la recherche de réflexions du maître. Mais ils masquent surtout l'absence d'un scénario un tant soit peu abouti de la part de son auteur.
On se consolera donc par la beauté de certains plans et par l'écoute de l'efficace composition de Kawaii... Et on priera surtout pour qu'Oshii reste définitivement dans l'animation, un médium qui lui sied bien mieux.