L'art de la simplicité
Pour construire un récit d'apparence simple, il faut le nourrir de mille détails presque invisibles et faire preuve d'un sens de l'observation acéré. Limpide et lumineux, Au revoir l'été mêle...
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le 19 août 2015
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Dans le paysage du cinéma japonais contemporain, plutôt morose, Koji Fukada fait figure de sage trublion. Ses films sont en effet au premier abord très convenus, très lisses, en un mot très japonais. Les sentiments ne s'y exposent jamais ouvertement, même s'ils sont très présents et influent sur le cours des évènements de façon souvent dramatiques.
Par rapport à ses autres films, qui comportent souvent un tournant narratif important et transgressif en milieu de film, Au revoir l'été se distingue par une approche beaucoup plus douce. Fukada , qui est très francophile, se réfère ouvertement à Rohmer à propos de ce film, initiation douce amère et estivale d'une jeune fille dans un monde d'adultes, qui sous leur dehors très polis n'hésitent pas à assouvir leur pulsions diverses.
Le film, tourné en format 4:3, bénéficie d'une admirable photographie, qui rend l'été japonais particulièrement beau à regarder, multipliant les morceaux de bravoure chromatiques : splendeur du soleil dans les feuilles, couleurs pastels et douce luminosité.
Fukada ne se contente pas de peindre une chronique intimiste, il parvient aussi à y insuffler de la politique contemporaine à travers les lointains et tristes échos de la catastrophe de Fukushima.
Un très joli film, à découvrir.
Créée
le 22 mai 2020
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