Avalonia, l'étrange voyage
5.6
Avalonia, l'étrange voyage

Long-métrage d'animation de Don Hall et Qui Nguyen (2022)

Avalonia est dans l'air du temps : une fable écologiste décroissante qui mise sur la diversité des personnages et coche toutes les cases d'un cahier des charges que certains pourraient qualifier de "woke".

Si je n'ai rien contre la diversité, notamment au niveau de l'orientation sexuelle des personnages, il faut toutefois que ça serve l'histoire. Ce n'est pas le cas ici. La relation entretenue entre le petit-fils et son petit ami n'a absolument aucun intérêt et donne l'impression d'être juste là pour dire "on a coché la case gay, mission accomplie".

Quant à la façon dont l'éducation est évoquée, je dois être vieux jeu : un gamin qui parle mal à son père, ne le respecte pas, met en péril toute sa famille pour satisfaire ses caprices d'ado boudeur, ça me met mal à l'aise, surtout lorsque le père, au lieu d'exposer ses arguments, s'excuse platement et justifie du même coup l'insolence de sa progéniture.

Au-delà de cela, je me suis trouvé mal à l'aise face au message de ce film, résolument décroissant. Spoiler :

Le pando est une analogie peu subtile de notre dépendance aux énergies fossiles, à la différence que la société d'Avalonia n'y est pas liée depuis aussi longtemps que nous. Condamnés à devoir y renoncer, les habitants acceptent de vivre dans un monde sans énergie et sans confort et tout se passe pour le mieux, à la bougie. Super message, très positif et si naïf ! Dans la vraie vie, si nous devons renoncer au chauffage et à l'électricité, ce sera la mort, la destruction et la guerre partout, mais dans le monde de Disney, c'est formidable.

Enfin, au niveau du scénario en lui-même, je trouve les prises de décisions des personnages hâtives et irréfléchies, les conclusions tirées miraculeusement les bonnes, le deus ex machina plane en permanence. Les personnages, à part Jaeger Clad, sont lisses et manquent de finesse, l'Indien joue les idiots de service (sympa pour les Indiens, au passage, mais eux ne se plaignent jamais), la capitaine la femme à poigne qui pourtant va très vite baisser son pantalon, la maman, l'héroïne discrète qui veille sur son mari, son fils et son beau-père.


Bref, une déception. Selon moi, Disney glisse doucement sur la mauvaise pente et oublie de faire rêver les gens au profit d'une volonté de passer des messages, quitte à renoncer à la finesse et à l'intelligence. Ca peut plaire aux enfants, mais en tant qu'adulte, je me sens pris pour un idiot.

caiuspupus
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le 5 déc. 2022

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caiuspupus

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