Un Cambodge crade, des touristes qui n'ont pas leur place, Mirinda qui se prostitue, une injection de botox, une petite charrette de nouilles de rue.
Avant l'aurore commence de manière confuse. On commence en suçant une queue et à se recoller une dent qui ne tient plus mais très rapidement on enchaine sur une dispute de couple et sur la recherche d'anciens Khmers rouges. On n'a l'impression que ce début de film essaye de peindre un paysage presque comme un documentaire. Le film semble s'ancrer dans un réalisme volontaire, la caméra n'est jamais intrusive, toujours en retrait, la musique est presque inexistante pour que peu à peu les contours se dessinent.
Notre vrai sujet c'est Mirinda, ce français travesti qui survie dans la banlieue de Phnom Penh. Miranda qui commence à se faire vieux, qui essaye de preserver les apparences malgré un corps et un esprit rongé par le temps, ancré dans un univers moite et hostile. Mirinda qui doit gérer une gamine qui surgit tel un bigorneau coriace, son copain qui trempe dans des plans louches, ses amis aux buts et motifs contradictoires.
Rien ne va plus.
Avant l'aurore parle donc d'une prise de conscience, d'un changement nécessaire mais aussi inéluctable.
Cependant que ce soit au niveau du montage ou de la réalisation, le parti pris lent et désordonné nous laisse accroché aux images sans qu'on arrive à vraiment prendre Mirinda en sympathie malgré un David D'ingeo impressionnant. Panna amène avec elle une magie et une intensité dans la fin du film mais qui arrive presque trop tard.
Avant l'aurore est une belle expérience mais qui fait s'éterniser la nuit.