Sans tout le tapage médiatique, public et critique, autour de ce film, et avec un peu plus de modestie dans les valeurs de production, Avatar aurait pu prétendre au statut de blockbuster épique et peu cérébral. Mais, comme beaucoup, je ne supporte pas que l'on se moque de moi. Et le marketing a vraiment poussé le bouchon loin dans ce domaine : "film visionnaire", "Cameron a travaillé dessus pendant dix ans", etc.
Le succès public et critique a pourtant suivi, ce qui ne fait rien pour arranger les choses à mon niveau. Hurler systématiquement à contre-courant est tout aussi stupide que bêler avec la meute, mais forcément, quand on n'est pas dans le "mood" d'un succès comme celui-ci, l'hystérie générale est carrément rédhibitoire, et dans mon cas, je l'avoue, ça me pousse à détester encore plus le film.
Fait intéressant : la plupart de ceux qui ont aimé reconnaissent tout-à-fait que le scénario est faible - et c'est tout à leur honneur, je comprends que l'on puisse apprécier un film avec ses faiblesses, c'est mon cas pour d'autres. Aussi, tout a déjà été dit sur le manque total d'originalité de cette histoire ; toutes les comparaisons ont déjà été faites (Pocahontas, l'Atlantide, les films de cow-boys, j'en passe et des meilleurs), toutes les faiblesses et incohérences ont déjà été soulignées (le semi-méchant qui rencontre des gentils, devient gentil avec eux et décide de combattre les vrais méchants, mais est obligé de leur obéir, donc fait un coup de pute aux gentils, puis se rachète auprès d'eux en pétant la gueule au Grand Méchant une bonne fois pour toutes, la fameuse légende de l'oiseau mythologique dont on se demande bien à quoi elle va servir plus tard dans le film, le semi-gentil qui est aussi le frère de la gentille que le héros a envie de se taper, et qui devient chef à la mort de son père pour devenir encore plus méchant vis-à-vis du héros, avant de finir gentil), c'est déjà suffisamment moisi dans une parenthèse sans fin.
Reste encore un argument : "Mais... c'est zôli, comme film ! Y a de beaux z'effets spéciaux !". Non. Il y a deux-trois paysages sympa volés à Miyasaki, le reste, c'est une planète pseudo-exotique alakon, peuplée de créatures au look plus ou moins aléatoire (un Spore sous stéroïdes aurait servi en post-prod ?) et d'émerveillement à deux balles du niveau de Titanic. Les scènes d'action sont bâclées et moches, j'ai pris presque zéro plaisir visuel devant ce film.
L'intention de Cameron de ressusciter la franchise avec une litanie de suites à partir de la fin des années 2010 ne fait rien pour arranger les choses.