Ne cherchez pas bien loin: asseyez-vous et profitez de la vue. Il y aura quelques personnages qui s'agitent à l'écran, mais n'écoutez pas ce qu'ils disent, c'est pas vraiment intéressant.

Avatar, c'est un spectacle. Ça épate. Mais gare à celui qui rallume son cerveau au milieu de son visionnage: il réalisera alors les odieux artifices déployés pour lui cacher la pauvreté du scénario.


Jack Sully, paraplégique, est envoyé sur la lointaine lune de Pandora pour animer un avatar: un corps créé à l'effigie des autochtones pour les approcher sans susciter leur méfiance. Le but: exploiter les sous-sols de Pandora pour en retirer les précieux matériaux et les renvoyer sur Terre. C'est pour lui l'occasion de marcher de nouveau, bien que ce soit dans un corps qui n'est pas le sien. D'ailleurs, la scène où il anime l'avatar pour la première fois est extrêmement bien tournée.

Ça sent le message écolo. Je dirais même que ça pue. Tout est caricatural: les Na'vi ne font que défendre leur territoire face aux odieux humains, mais heureusement, le héros finira par rejoindre leur camp pour les aider à préserver leur belle lune. Miles Quaritch sert d'antagoniste principal: il veut casser des gens bleus, et son côté brute n'ira pas en sa faveur. Bien sûr, on ne peut pas dire qu'au cours de l'Histoire, les peuples colonisateurs aient fait dans la finesse.


Les Na'vi n'ont pas fait grand-chose pour sauver la face: ils vivent en harmonie avec la nature et les bêtes sauvages, dans un habituel système de clans, sans élément réellement inédit qui rendrait leur culture mémorable. Je relève néanmoins cet étrange système de tsaheylu, ce lien émotionnel et surtout physique qui leur permet de se relier à tous les êtres vivants (animaux comme végétaux) de Pandora. La scène où Jack Sully se connecte à sa fabuleuse monture volante est merveilleuse.

Les personnages, n'en attendez rien. Ils font un peu moins que ce qu'ils ont à faire. Ils n'étonnent pas, ne sont pas admirables, ils sont seulement... assez présents pour permettre l'avancée du film.

Le scénario est convenu, nous prend doucement par la main et nous emmène à la fin sans cahot. Jack rencontre les Na'vi, apprend à les aimer au fur et à mesure, doute de son camp, les aide finalement. La forêt s'unit, punit le méchant ravageur humain, le méchant meurt, les gentils gagnent. On applaudit mollement.

Les graphismes, bien évidemment. Criants de couleurs et de beauté, ils sont jouissifs, originaux, fascinants. Chaque seconde est un délice. Je crois bien que tout le budget est parti là-dedans. Pas un seul plan ne sera une déception. Les Na'vis, dans leur bleu et leurs vêtements, sont une réussite absolue. Les créatures sauvages de Pandora également.


Ma critique est bien courte pour un film aussi long. Mais j'ai réalisé que j'ai déjà fait le tour de ce que j'avais à dire. C'est indéniablement creux, mais à la fin... je ne peux que vous enjoindre à aller le voir. Alors ouvrez bien grand les yeux, et éteignez soigneusement la lumière.

Alioth6
4
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le 8 févr. 2024

Critique lue 12 fois

Alioth6

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