Avengers par Julie Splack
Crossover cinématographique sans précédent, l'annonce du projet des Avengers, une équipe composée de 4 super-héros de l'univers Marvel, a fait l'effet d'une bombe sur la planète cinéma et dans le cœur des amateurs de comics. Un vif enthousiasme qui ne leur est néanmoins pas exclusif, puisque même les spectateurs lambdas se sont pris d'engouement pour l'évènement. Il faut dire que les studios Marvel avait préparé le terrain depuis quelques temps déjà, dédiant tour à tour un film à chaque membres des Vengers. Ainsi, de L'incroyable Hulk jusqu'à Captain America : First Avenger, les allusions à leur futur ralliement se sont succédées, à coup de clins d'œil et de scènes cachés après générique de fin. Un projet ambitieux et risqué, confié à la surprise générale au réalisateur et scénariste Joss Whedon, connu notamment pour avoir travaillé sur la série Buffy contre les vampires. Mais si toute grande attente s'accompagne logiquement d'appréhension, les doutes se dissipent dés les premières minutes de film. Car si la première partie du long-métrage commence doucement, c'est vrai, l'introduction de l'intrigue et la mise en relation des protagonistes se fait avec subtilité, sans précipitation. Les scénaristes sont allés au fond des choses, jouant avec les caractères de nos super-héros, les amenant à interagir entre eux de façon intéressante. Ainsi donc, la première rencontre des Avengers a montré quelques signes de tumulte, loin d'un quelconque esprit d'équipe, d'embrassades et de "main dans la main". Méfiance respective, différences et égos sur-dimensionnés se sont trouvés être autant d'obstacles à la bonne ambiance générale, à l'heure où la Terre est en sursis. Des prises de tête néanmoins plus amusantes que sérieuses, que l'on doit surtout au sarcasme légendaire de Tony Stark, campé par un Robert Downey Jr. aussi à l'aise que dans des pantoufles pour ce rôle. On retrouve Chris Evans et Chris Hemsworth qui ré-enfilent respectivement leurs costumes de Captain America et de Thor pour l'occasion. Le personnage de Hulk lui s'est trouvé un nouvel interprète en la personne de Mark Ruffalo, interprétant un Bruce Banner hyper crédible, calme et chétif. Immersion réussie, puisqu'on viendrait à ne même pas regretter l'absence au casting d'Edward Norton. On retrouve également Natasha Romanoff, la veuve noire introduite dans Iron Man 2, toujours sous les traits de la pulpeuse et sexy Scarlett Johansson, ainsi que l'indétrônable Samuel L. Jackson dans le rôle de Nick Fury. Tom Hiddleston quant à lui tire parfaitement son épingle du jeu, et fait de Loki un méchant plus mémorable que précédemment dans Thor, plus machiavélique et obstiné. Un casting royal, où chacun trouve sa place dans le récit, le long-métrage parvenant à instaurer un équilibre quasi-parfait entre ses protagonistes, aucun n'étant mis en valeur plus qu'un autre. Une équité qui renforce l'idée d'une équipe, d'une unité, que vont finir par former les Avengers dans la seconde partie du film, luttant les uns avec les autres contre la menace extraterrestre dans les rues de New York (Pour changer !). Les choses sérieuses commencent alors, et comme des gamins, on s'en prend joyeusement pleins les mirettes devant cette déferlante fulgurante d'effets spéciaux ahurissants, d'explosions et de balles qui fusent à tout va, dont on ressort avec un sourire jusqu'aux oreilles. Joss Whedon a su également inculquer à cette grande bataille la dose nécessaire de suspens, de surprises, de moments de doute, d'un soupçon d'émotion, ainsi que de plans séquences mémorables et épiques. La caméra voyage, virevolte d'un protagoniste à l'autre sans interruption avec une telle fluidité et efficacité qu'il sera dommage d'en perdre une miette. Mais le réalisateur n'hésite pas non plus à relâcher doucement la cadence, dévoilant quelques pointes d'humour bien dosées et savoureuses par le biais d'Iron Man et, étonnamment, de Hulk. Un peu de légèreté d'autant plus apprécié dans ce genre de blockbuster, contournant ainsi le risque de se prendre trop au sérieux, et de tomber dans le grotesque. On retiendra aussi la qualité des décors de New York, qui tombent littéralement en lambeaux sous nos yeux, ainsi que la BO de Alan Silvestri, puissante et épique, à l'image du film. Efficace, drôle et jouissif, Marvel et Joss Whedon réalise ici un rêve de gosse, rassemblant une troupe choc pour un spectacle percutant et ultra divertissant, parsemé de retournements de situation, de répliques croustillantes, le tout dans une ambiance fun, décomplexée et totalement assumée. Autant se le dire, Avengers a placé la barre haute pour les films de super-héros à venir, ainsi que pour une éventuelle suite. Ça tombe bien, on en redemande !