Azuro respecte-t'il l'inimitable ton durassien ? Faute de connaître Les petits chevaux de Tarquinia, laissons cela aux exégètes de Marguerite, d'autant plus que l'adaptation de Matthieu Rozé est qualifiée de "libre." Dans ce huis-clos estival à ciel ouvert, sur une plage italienne, les corps vont chauffer mais sera-ce jusqu'à l'incandescence ? A vrai dire, dans ce film choral, l'accent se porte plus particulièrement sur une femme qui se demande si elle va succomber à son désir pour un inconnu ténébreux. Les amours de vacances nourrissent le cinéma depuis toujours et il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que les adolescents qui soient concernés, non ? Azuro oscille entre légèreté : virées en bateau, bronzette, pétanque et dégustation excessive de Campari (sponsor du film ?) et gravité existentielle, puisqu'on y parle principalement d'usure des couples, que le côté émollient de la canicule rend plus bouillant. Cette chronique d'un été s'avère cependant assez molle et ne dit que peu sur ses personnages (d'où viennent-ils ? Quel métier exercent-ils ?) qui semblent n'exister que par une seule caractéristique de leur caractère, à l'exception notable de celui de Valérie Donzelli, le seul à être développé, au moins sur le plan de ses désirs. Certains verront sans doute plus de profondeur dans les différents portraits de ces vacanciers, mais comme il n'y a presque rien de nouveau sous le soleil, au bout d'un peu plus d'une heure et demie de film, l'on n'est pas fâché de replier le parasol et de rentrer chez soi.

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le 31 mars 2022

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