Jeune homme qui ne se fait appeler que par son nom de code, Baby (Ansel Elgört) est un virtuose du volant, conduisant au rythme des musiques qu’il écoute constamment. Mais il met son talent au service d’un bandit (Kevin Spacey) qu’il a autrefois essayé de voler et qui lui fait payer sa dette en le faisant conduire lors de braquages de banques organisés par lui. Mais alors que la dette est remboursée, ce dernier fait chanter Baby afin de garder le jeune conducteur à son service...


Réalisateur de l’excellente trilogie Cornetto, Edgar Wright revient à la caméra, après un trop long silence, pour nous offrir ce film hybride qu’est Baby driver. Hésitant entre le film d’action, le film noir, la comédie, le film romantique voire même le film musical, c’est peut-être cette multiplicité de ton qui pâtit au film, donnant parfois l’impression qu’Edgar Wright ne sait pas trop sur quel pied danser.
Ce qui est sûr, c’est qu’en tous cas, il s’en est donné à cœur joie au niveau de la mise en scène, orchestrant ses scènes de poursuite avec une maestria sans égale, calant cette dernière sur les musiques écoutées par Baby et non l’inverse. Cela nous vaut quelques séquences ultra-musclées et virtuoses où Wright filme ses voitures comme en un ballet furieux réglé au quart de millimètre, et où la musique intervient comme un élément constitutif de la narration.
Malheureusement, ces moments où on en a plein les yeux ne suffisent pas à cacher quelques faiblesses, principalement au niveau des personnages, insuffisamment développés, ce qui nuit à l’émotion, quasiment absente du film, alors qu’elle y était visiblement convoquée. On pourra également regretter des dialogues parfois trop bavards, qui appellent inévitablement la comparaison avec le plus grand amateur du bavardage vain et inutile que le cinéma ait connu, Quentin Tarantino. La comparaison se fait toutefois à l’honneur d’Edgar Wright qui, lui, a la décence de ne pas faire éterniser ses dialogues (sans doute s'écoute-t-il moins ?), équilibrant ces derniers par ceux des moteurs rutilants, ce qui donne un divertissement certes sans aucune profondeur, pur exercice de style, mais au ton cool et décomplexé salvateur. Et en sortant de la salle de cinéma, lorsqu’on met ses écouteurs sur les oreilles, on n’a qu’un seul regret : celui de ne pas être venu en voiture...

Tonto
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le 8 sept. 2017

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