Baise-en-ville
6.7
Baise-en-ville

Film de Martin Jauvat (2025)

Martin Jauvat n’est pas complètement inconnu puisqu’il a réalisé le film Grand Paris il y a trois ans, un stoner movie fait avec trois fois rien, mais déjà avec Anaïde Rozam (La série Culte) et Sébastien Chassagne (La série Irresponsable) et présenté à l’ACID à Cannes. Très envie de le rattraper, du coup. Car Baise-en-ville, qui ne sortira qu’en janvier 2026 (mais qui fut présenté cette année à Cannes, à la semaine de la Critique) est une bonne surprise. Alors il faut un petit temps d’accoutumance quand même, tant le film est au préalable au diapason de Corentin aka Sprite, son personnage principal (incarné par Jauvat lui-même) : très nonchalant.


C’est l’histoire d’un gars de vingt-cinq piges qui ne fait pas grand-chose de ses journées, vit chez ses parents et vient d’essuyer une lourde rupture amoureuse. Il n’a ni boulot ni permis car pour avoir un boulot il faut souvent le permis et pour passer le permis il faut de l’argent donc un boulot. Alors il se réfugie dans son bain. Jusqu’au jour où sa mère lui confisque la bonde de la baignoire. Il doit se bouger. Il va donc trouver un boulot dans une start-up spécialisée dans le nettoyage de fêtes nocturnes. Ne cherchez pas, ça n’existe pas et pourtant on y croit direct. Ce qui permet à Sprite de reprendre ses heures de conduite abandonnées depuis plusieurs années.


Le film est aussi démodé que son titre. Mais cool et attachant comme son titre aussi, donc. Notamment dans ses (longueurs de) plans, sa lumière, ses couleurs, comme si le cinéma de Guillaume Brac était revisité par celui de Benoit Forgeart. Pourquoi Brac ? Parce que Baise-en-ville est particulièrement ancré dans son lieu. Ici Chelles (où Jauvat a grandi) et alentours. C’est un film de banlieue parisienne en somme, comme l’étaient la série Irresponsable ou le L’ile au trésor ou le film de Mikael Hers qui m’est cher, Memory Lane. C’est un film très doux sur de doux losers.


Le film a aussi une qualité forte, son casting puisque Jauvat est accompagné de William Lebghil (top en manager branleur), Emmanuelle Bercot (immense en monitrice d’auto-école), Michel Hazanavicius (en papa sympa), Géraldine Pailhas (en maman plus inquiète) mais aussi de Anaïde Rozam & Sébastien Chassagne (déjà présents dans le premier film de Jauvat) qui récoltent les meilleurs scènes du film, qui s’avère donc très léger, mais pas si inconséquent, libérant une émotion assez inattendue de par son écriture plus complexe qu’elle n’y paraît. Vu le film en présence de Sébastien Chassagne, c’était très chouette.

JanosValuska
6
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le 15 sept. 2025

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JanosValuska

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