Baise-en-ville
6.7
Baise-en-ville

Film de Martin Jauvat (2025)

Sans prétentions artistiques démesurées mais avec un côté compact et cohérent, bien plus efficace que dans Grand Paris, son premier long métrage, Baise-en-ville montre avec aplomb que Martin Jauvat a des choses à dire sur son vécu générationnel, en banlieue parisienne. C'est Chelles qu'il aime et il ne se prive pas de nous le seriner, dans une répétition qui allie poésie et absurde haut perché. L'humour est léger, qu'il soit dans les dialogues ou les situations, mais n'est pas sans signification, socialement parlant, ce qui est loin d'être le cas de la plupart des comédies françaises. Le cinéaste aime tous ses personnages, visiblement, dans une bienveillance moqueuse, et lui-même s'est réservé le rôle principal, qui galère aussi bien sur les plans professionnel que sentimental. Avec un budget sans aucun doute limité, Jauvat ne perd jamais de vue son scénario, qu'il fait évoluer par petites touches, sans trace de scènes particulièrement inutiles. L'acteur/réalisateur a aussi le bon goût de bien s'entourer, avec notamment Michel Hazanavicius et William Lebghil, impeccables, mais surtout avec une Emmanuelle Bercot complètement déchaînée, en monitrice d'auto-école tempétueuse, qui contraste joliment avec le caractère de son apprenti conducteur, pour former un couple de contraires classique mais probant et, avant tout, très drôle.

Cinephile-doux
6
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le 28 juin 2025

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