Marave-les comme John Wick ?

Il n'aura pas fallu attendre longtemps avant de passer outre la mort apparente de John Wick et ainsi faire fructifier un univers de plus en plus étendu.

Je ne reviendrai pas pour ma part sur cette exploitation et encore moins sur les rumeurs de désastre, sur les péripéties de production, voire un supposé reshoot massif pour cause d'incompétence décrétée derrière la caméra sur le seul nom de Len Wiseman.

Il ne sera donc question que d'un simple ressenti, plutôt bon, à la sortie d'une salle de cinéma de province peu fréquentée.

Et il sera assez curieux de constater que Ballerina ne démarre que très moyennement au niveau du rythme et de la distillation de ses enjeux intimes, ce qui n'empêche pourtant pas de revisiter une nouvelle fois une scène de discothèque chère à la saga initiée en 2014, plutôt réjouissante. Même s'il faut reconnaître que niveau chorégraphie, elle se révèle en dessous de ce qu'a proposé jusqu'ici la saga matricielle. Et si les néons sont toujours là, ils apparaissent parfois de manière un peu plus blafarde, éclairant une empoignade semblant moins construite, mais plus « sale », voire brute de décoffrage pour tenir compte du changement drastique de héros et de ses capacités physiques.

Mais une fois les chevaux lâchés, Ballerina offre la pleine mesure de son divertissement. Et ce qu'il perd en gun ou en dog -fu, il le gagne en matière de diversité des armes mises à disposition de Eve pour démastiquer ceux qui sont lancés à sa poursuite. Dans un recyclage loin d'être désagréable du compte à rebours de John Wick 4 et de sa radio mobilisant tous les assassins disponibles pour arrêter la tueuse.

Si Ballerina reste fidèle à toute la mythologie John Wick et aux règles immuables gérant les relations entre les différents clans, il semble aussi faire un étrange pas de côté, dans un décalage surprenant, en investissant un décor improbable des Alpes Suisses pour présenter une nouvelle organisation de tueurs et appuyer le fait que finalement, Eve, comme John avant lui, ne peut lutter contre son destin ou sa nature profonde, encore moins la trahir.

Pour le reste, malgré un léger manque de charisme tant du côté de l'héroïne que de sa némésis, l'esprit John Wick réussit à être préservé, tandis que l'oeuvre n'en entame en rien le puissant et immense capital sympathie. Offrant à l'occasion quelques jolies scènes, à coups de patins à glace, de vaisselle, de grenades et de lance-flammes, qui renouvellent l'inventivité des affrontements de la série.

Ballerina réussit donc à conserver l'essentiel : l'action et son aspect décomplexé, ainsi qu'un univers qui, depuis 2014, a marqué le genre de son empreinte et de son imaginaire.

Behind_the_Mask, in a violent nature.