Quand j'étais ado, j'étais puceau. Je tombais régulièrement amoureux de filles qui n'en avaient que faire de moi. Y a eu Julie. Elle, je m'y suis accroché ! J'étais fou-amoureux d'elle. Mon amour a duré 3 ans. En arrivant dans le secondaire j'ai immédiatement flashé sur elle. Mais elle n'avait d'yeux que pour les rebelles de la classe. On était dans la même classe au début, mais comme j'aimais pas trop l'ambiance bordélique qui y régnait je suis passé de 2h de latin à 4h de latin. On avait encore nos cours de science en commun. Et c'est au cours de bio que j'ai fini par lui avouer mes sentiments. Bon, j'avais pas vraiment envie de le faire, mais un copain m'y a vraiment poussé, prétextant qu'un 'non' de sa part valait mieux que de ne pas savoir. Ben croyez-moi que son non, ça m'a fait bien plus mal que de ne pas savoir. Puis vint la deuxième année (parce qu'en Belgique on compte nos années dans l'ordre, je sais, ça peut être perturbant pour quelqu'un né dans le système français). Je me souviens qu'un jour je traînais avec des copains dans la cour, y avait une gonzesse que j'avais connue en primaire, elle venait de débarquer dans l'école secondaire où j'étais mais n'allait pas y rester longtemps. Elle eut tout de même le temps d'entendre les copains me charrier au sujet de Julie et de me dire, comme ça : "hé tu veux que j'aille lui parler pour toi ?" J'ai hésité, j'aurais pas dû ; quand j'ai dit non, elle était déjà en route. Cela n'aura pris qu'une minute. La 'copine' est revenue avec la réponse : "elle a dit va te faire foutre". Chouette, un deuxième râteau que je ne voulais pas. Bon, avec le recul, je comprends que Julie eut été tentée de répondre de la sorte, ce n'est vraiment pas le genre de drague que l'on peut qualifier de sexy mais bon, sur le moment je lui en ai un peu voulu de le prendre comme ça... Durant la troisième années, j'ai continué d'être amoureux d'elle, je faisais même des BD sur moi qui la conquérais. Mais bon, elle préférait de toutes façons les sportifs, les vrais hommes, pas les lopettes au teint proche du cachet d'aspirine et portant des grosses lunettes (efficace pour cacher les boutons d'acné, ceci dit). J'ai donc fini par décrocher, à contre-cœur bien sûr, jugeant qu'après trois ans d'amour à sens unique, il était temps de tourner la page. En quatrième, y a eu Déborah. Je n'étais pas censé tomber amoureux d'elle, mais un copain qui l'était m'en parlait si souvent (ouais je sais ça pue le coin des losers au moment de la récré, hein ? pourtant ce mec était beau gosse, apprécié des filles, mais je sais pas pourquoi il était coincé comme moi) que j'ai fini par craquer. Un pote (un autre) m'a conseillé de lui parler, mais s'est montré moins envahissant. Ceci dit, un jour je lui ai dit que je lui avais écrit un poème (à la fille, pas au pote). Le pote m'a conseillé de lui donner, j'ai dit non et là j'ai été idiot, comme si mes erreurs précédentes n'avaient pas suffit à m'inculquer une forme d'intelligence : je lui ai demandé de lui apporter le poème pour moi. Il a accepté, je les ai regardés de loin, j'ai vu Déborah ouvrir le papier plié en 4, y jeter un rapide coup d’œil, tirer une grimace et jeter le papier directement à la poubelle. Tout cela pendant que mon pote revenait vers moi : elle l'a accepté qu'il m'a dit, plus qu'à attendre. Je ne lui ai pas dit ce que j'ai vu. Pour vous situer son degré d’écœurement vis-à-vis de moi, sachez qu'en 6ème (donc la dernière année), nos profs de physique ont voulu mélanger nos classes pour l'examen de Juin, et le hasard voulu qu'elle soit en face de moi. Dès qu'elle me vit, elle paniqua, appela sa copine et lui dit : "c'est pas possible que je sois en face de lui, échangeons nos places". Ce qui fait toujours plaisir à entendre avant un exam de science. Mais bon, rassurez-vous, j'ai cartonné et suivi la carrière que vous connaissez : membre de SC. Petite anecdote : j'ai revu Debbie (oui c'est comme ça que je l'ai appelée dans le poème, je crois qu'il traîne quelque part dans mon étagère à souvenirs) dans un train il y a un ou deux ans. Je l'ai immédiatement reconnue malgré sa petite prise de poids (qui lui va bien), elle par contre il a fallu attendre le moment où on sortait pour qu'elle me remarque. J'ai fait semblant de rien, comme si je ne la reconnaissais pas. Mais je voyais du coin de l’œil qu'elle me fixait, attendant sans doute le moment où nos regards se croiseraient pour qu'on se dise : "ha tiens, que deviens-tu ?" Mais moi j'ai pas oublié sa réaction lors de l'examen de physique, alors j'ai préféré faire semblant de rien, la laisser dans le vent. Une victoire de loser, mais une victoire quand même ! Revenons à mes non-conquêtes : y a eu Pimousse en 6ème. C'était un surnom, je me souviens plus de son vrai prénom (l'ai-je jamais su ?). Elle, j'ai eu le courage de lui demander (je lui ai dit : "Pimousse, faut qu'on parle", tout le monde dans le groupe a compris ce qui allait se passer, elle aussi. Elle m'a dit non, pas intéressée. Des copains m'ont dit que j'avais aucune chance parce qu'elle était amoureuse d'un type déjà, un type qui l'ignorait mais dont elle espérait avoir un retour un jour. Y a eu Aldjia (pas sûr que ce soit écrit comme ça), une belle heuu arabe ? je ne me souviens plus de sa nationalité mais elle était trooop belle et puis quelle paire de seins ! Je l'ai aidée à tricher lors d'un cours de Math ; mais la pauvre fille n'étais pas douée pour la triche et recopiait absolument tout de moi, du coup le professeur n'a eu aucun mal à remarquer la tricherie, et j'en suis sorti avec un 0/10 au lieu d'un 10/10 (ou 9/10 je sais plus). Aldjia, pour sa défense a voulu expliquer que c'était elle, mais le professeur a dit que pour tricher comme ça, il faut être deux. Je crois que c'est tout en ce qui concerne l'amour à l'école. Fameux tableau de chasse hein ? En deuxième, y a un jour où j'ai touché la foufoune d'une fille dans la cours (voilà, au cas où vous n'aviez toujours pas compris pourquoi les filles ne m'aimaient pas, normalement, maintenant, c'est bon). Bon elle avait son pantalon, elle l'a d'ailleurs fait remarquer : "tu m'a pas touché la chatte, tu m'as juste touché le pantalon au niveau de la chatte, nuance !". Quand j'y pense c'est sans doute mon premier contact avec une ronde. Sauf qu'à cette époque, je détestais les gros(ses). Lui toucher la chatte, c'était juste un jeu. Je sais plus trop ce qu'il y a eu après, mais on a discuté de moi, de mon zizi, je m'en suis vanté, erreur puisqu'elle a dit : ben vas-y montre moi ! J'ai dit "non, on pourrait nous voir" (y avait personne dans la cours, c'était soit pendant une heure d'étude soit en fin de journée) ; elle a répondu "allons dans les toilettes alors". À cours d'arguments j'ai juste dit "non" et elle "ha tu vois, les mecs vous vous vantez toujours mais après quand il s'agit de tout déballer ça fait la chochotte". Je l'ai plus ramenée. En troisième, on est un jour passé avec un copain chez une fille de la classe, Anaïs. Aucun de nous n'était intéressé, mais elle avait un cul très large. On rigolait, on parlait, enfin surtout le copain qui était à l'aise avec les filles, et ils ont fini par se dire : et si on faisait un strip poker ? La fille était partante, soit qu'elle était chaude à l'idée de se retrouver avec deux mecs soit, et c'était plus probable, qu'elle était chaude de se retrouver avec mon pote qui avait la cote avec les filles (vous voyez, je traînais pas qu'avec des gros losers, lui il faisait partie des mecs cool). Mon pote était tout chaud aussi, il me disait : allez on est deux, on a plus de chance de gagner, et elle qui souriait béatement. J'ai dit non. Le pote était un peu déçu, la copine aussi. On en est donc resté là. J'ai cassé l'ambiance. Mais c'est probablement l'expérience qui se rapproche le plus du Bang Gang. Mais soit, parlons un peu du film.


Le scénario n'est pas terrible. On ressent la volonté de faire quelque chose de profond avec peu, un truc contemplatif qui hypnotise. Sauf que ça ne prend pas. Soit il y a trop d'intrigue, soit pas assez. Trop pour faire juste contemplatif et pas assez pour faire juste profond. Le mélange des deux, n'en parlons même pas. Ces personnages, ne connaissent que peu de conflits, et quand c'est le cas, l'auteure passe à autre chose, minimise l'impact du conflit. Pourtant avec ce triangle amoureux, il y avait moyen de tisser quelque chose d'intéressant au milieu de ces orgies sexuelles, mais l'auteure ne se donne jamais cette peine, se contentant de répéter les mêmes scènes. Il n'y a d'ailleurs pas vraiment de situation mémorable dans le film. À part peut-être sur la fin, mais c'est tellement expéditif et peu creusé qu'on s'en fiche quand même un peu. Les personnages aussi on s'en fout, ils sont trop peu approfondis, trop faiblement caractérisés.


Je ne sais pas trop ce qu'a voulu faire l'auteure. Au début, je pensais que c'était un film sur la jeunesse, qui en parlent positivement, mais finalement c'est assez négatif : ils sont jeunes et cons, pas fichus de se protéger et le pire c'est qu'ils croient avoir tout compris de la vie après cet épisode de leur vie. Puis vouloir faire comme s'ils étaient beaux et plein d'avenir quand on ne sait rien d'eux, à part un qui fait de la musique, bof quoi. Le moment où ils partent chacun de leur côté est d'ailleurs un peu risible. On dirait vraiment que la vie n'attendit que eux. Ce film m'a fait penser à la révolution sexuelle, sauf qu'ici, elle tourne à vide cette révolution : les gosses se battent pour rien. Ce qui n'est pas un mal en soi, mais vu que sur la fin on a l'impression qu'ils ont grandi, je trouve ça bizarre, inadéquat. La seule chose qui grandit dans un gang bang, c'est les ouvertures vaginale et anale. Donc le film se résume en : 1h20 de sexe et 10 minutes de voix off pour t'expliquer c'est quoi la vie.


Il reste quand même des idées sympas, même si sous-exploitées. Il aurait juste fallu que l'auteure aille plus loin. Confronter les personnages, jouer un peu plus avec le contexte (causes et conséquences).


La mise en scène n'est pas désagréable. Ce qui marque surtout, c'est la musique, même si elle paraît parfois un peu molle : y a de bons morceaux, de bons sons. Niveau image, y a quelques idées, mais l'auteure peine à créer une vraie ambiance visuelle. Tout du long j'ai repensé à "SpringBreakers" qui fonctionne justement parce que le réalisateur propose une vision nécessaire pour rendre le scénario plus prenant. Il reste tout de même des images sympas, dignes d'une pub. Les acteurs ne sont pas mauvais non plus ; en même temps, leurs rôles ne sont pas terribles.


Y a beaucoup de gonzesses à poil. Des mecs aussi. Pour ce qui est des gonzesses, vu qu'elles devaient paraître jeunes, ils ont été chercher des maigrichonnes. Pas trop mon truc, surtout qu'à part la blonde héroïne, elles sont toutes assez mal filmées. Dommage qu'au niveau sexe, ce soit plus intense. Ce n'est ni érotique, ni pornographique. SI l'intention de l'auteure n'était pas d'exciter, pourquoi proposer autant de plans sexe avec une image aussi maniérée ?


Bref, c'était pas terrible. Je n'ai jamais participé à des gang bang, mais je doute que ça se déroule de manière si lisse. Un peu comme quand on filme la première fois (ici représentée deux fois) : rares sont les auteurs qui mettent convenablement en avant les maladresses de la découverte de l'inconnu tant fantasmé.

Fatpooper
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le 18 juil. 2016

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