À peine ont-ils renoué avec le succès grâce au prestigieux Anastasia que Don Bluth et Gary Goldman remettent le couvert deux ans après en signant un spin-off centré sur Bartok, la malicieuse chauve-souris du terrible Raspoutine. Sorte de Iago en moins méchant, la créature a tellement enchanté les petits qu'il se voit offrir un long-métrage à lui tout seul. Ou plutôt un moyen-métrage, le film en lui-même n'excédant pas les 59 minutes. Bref, sans chipoter, le film est assez court et est cette fois-ci principalement destiné aux gosses de bas âge qui s'extasieront devant les aventures enfantines mais mouvementées du petit héros...
Ne prenant absolument pas compte du film précédent, Bartok le Magnifique fait de son personnage un saltimbanque se vantant d'avoir massacré plusieurs créatures légendaires dans tout le royaume. Aussi, lorsque le jeune prince Ivan est enlevé par la sorcière Baba Yaga (qui n'a ici rien à voir avec la légendaire sorcière unijambiste), Bartok et son fidèle ami Zozi, un ours dramaturge, sont envoyés retrouver le prince dans la forêt de métal. Arrivés sur place, la chauve-souris va devoir accomplir quatre tâches pour la sorcière afin que celle-ci ne lui révèle où se trouve le disparu. Dès lors, la principale action du film va consister à voir Bartok réussir ces tâches avec plus ou moins de facilité jusqu'à un retournement final bien entendu assez prévisible.
Si le scénario reste dans le clous de ce style de productions pour gamins, on pourra en revanche reprocher à Don Bluth de céder au direct-to-video facile et sans panache. Le budget étant restreint, la qualité du film reste forcément pauvre pour ne pas dire dégueulasse. Gâcher un tel talent pour se faire du fric facile, cela en devient triste. Toutefois, cette aventure inédite reste beaucoup plus drôle et mouvementée que les deux erreurs du réalisateur, elles aussi sorties (chez nous) directement en vidéo, à savoir le pitoyable Lutin Magique et le raté Youbi le pingouin. Au final, ne conservant d'Anastasia que le personnage de Bartok, ce spin-off reste très en deçà des habituelles œuvres de Don Bluth mais n'en demeure pas moins déplaisant.