Katherine est vide et fait le vide autour d'elle. C'est une personne toxique qui exerce une emprise par la manipulation psychologique et pulsionnelle.

Elle règle sa vie comme l'écriture d'un roman et contrôle l'autre afin de l'amener au scénario voulu.

Le pouvoir sur l'autre est sa drogue. Cette sensation de toute puissance la situe au-dessus des lois, tuant ses partenaires masculins avec hargne et détermination.

D'où vient cette haine profonde envers les hommes? Quel traumatisme vient combler ces meurtres au pique à glace symbole du phallus? Enfin que prouve cette attirance pour des femmes semblables?

Cette prédatrice voit en nick un objet facile à manipuler. Personnalité impulsive et dépendante, celui-ci devient rapidement marionnette.

L'aversion qu'il a au début pour elle est d'autant plus puissante que la belle symbolise son passé sombre envers lequel il lutte. Elle, se sert de l'effet miroir pour le capturer.

Gus et Beth veillent sur lui, le protègent. Ceux-ci deviennent gênants pour Katherine. Ainsi les décrédibiliser, les supprimer font partie de son plan machiavélique.

Et nous suivons la chute de Nick et sa dépendance envers cette tueuse. Telle une drogue dure, quite à en mourir.

L'esthétisme du film est à l'image de Katherine, séduisante. La lumière douce de San Francisco, sa baie, ses belles villas. La beauté et l'argent. Les idéaux suprêmes du capitalisme que la talentueuse Katherine possède. Et telle une déesse, elle peut agir en toute impunité. L'argent pour corrompre la police, son corps pour détourner la raison et son masque de frêle victime pour manipuler les sentiments. Jouissant de sa toute puissance et maîtrisant parfaitement l'art de manipuler par le vice et les bas instinct, cette psychopathe en col blanc joue aux échecs avec la vie. Elle distribue les cartes en s'entourrant de légendes du crime.

Vivant dans un quotidien plus terne, Nick est tiraillé entre ses valeurs morales et ses vieux démons. La sincère et amoureuse Beth, l'accompagne dans ce combat.

Nous suivons les choix de Nick, qui préfère nier l'évidence, pour pouvoir obéir à ses pulsions.

Finalement, ce film ne représente-il pas la peur de la castration? Le désir qui réveille les pulsions destructrices.

Et Nick n'est il pas l'égal masculin de Katherine? Uniforme et matricule pour tuer légalement des touristes et se faire blanchir par la psy qu'il séduit et viole, machiavélique. Puis la disparition des femmes qui partagent sa vie, comme le suicide de son épouse causé par son comportement ou Beth qu'il abat. Seulement, lui est lâche et malhonnête. Catherine est clairvoyante et lucide. Leur fusion pulsionnelle agit sur le choix de Katherine dans l'abandon de son mode opératoire, laissant la vie sauve à Nick. Finalement, c'est aupres de son alterego qu'elle éprouve de l'attachement.

EmelineGeorge
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Créée

le 20 févr. 2024

Modifiée

le 21 févr. 2024

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