Après un troisième opus qui faisait honte aux deux premiers "Batman" de Tim Burton, le réalisateur Joel Schumacher fait son come-back une seconde fois et détruit définitivement le mythe de l'homme chauve-souris avec ce "Batman & Robin" scandaleux et risible.
Apparemment, les fantaisies idiotes de l'Homme-Mystère incarné par Jim Carrey dans "Batman Forever" n'avaient pas suffit à Joel Schumacher, étant donné qu'il récidive avec des méchants plus ridicules que jamais dans ce quatrième opus. Jamais le mythe de Batman n'a été aussi bafoué au cinéma. Batman fait piètre mine sous les traits d'un George Clooney à la parkinson crânienne qui n'a vraiment rien à faire là, et le célèbre super-héros passe son temps à se disputer avec son acolyte jaloux, ambitieux et emmerdeur (Chris O'Donnell de retour). Les producteurs s'étaient pourtant rendus compte que l'apparition de Robin dans "Batman Forever" ne plaisait pas à tout le monde. A cela ils ont trouvé une solution: rajouter Batgirl en plus de Robin. Bravo!
Du côté des méchants, Arnold Schwarzenegger nous apporte la pire image du super-vilain qui puisse exister en incarnant Freeze, un méchant aux discours réfrigérés et aux jeux de mots pourris qui doit rester sous une carapace pour se maintenir à basse température, et qui décide de détruire Gotham City en la recouvrant de glace pour la simple et bonne raison que sa femme souffre d'un syndrome incurable! Comme le dit Batman en s'adressant à Freeze, ce mec est givré!
Pour ne rien arranger à cela, une jeune chercheuse en poisons (Uma Thurman) se retrouve malencontreusement mélangée à ces toxines et devient "Poison Ivy", ou plus précisément "mère nature" selon elle-même ou bien encore "garden girl" d'après Freeze. S'alliant avec Bane, une créature costaude issue d'une expérience scientifique, Ivy se décide à fleurir Gotham City après que Freeze l'ait congelée. Batman et Robin vont succomber aux charmes de Ivy et se disputer pour savoir qui l'embrassera le premier. Quelle honte pour ces deux personnages. Le mythe est détruit!
L'histoire est à prendre encore plus à la légère que celle des épisodes précédents. Même si on ne s'ennuie jamais totalement pendant le film, on ne peut s'empêcher de trouver chaque scène ridicule ou chaque personnage risible et c'est cela qui devient scandaleux au final. Arnold Schwarzenegger a empoché près de 25 millions de dollar pour son interprétation jugée l'une des pires interprétations de méchant dans l'histoire du cinéma. Le film à lui seul aurait coûté 125 millions de dollars, un budget énorme et injustifié lorsque l'on regarde les décors, costumes et effets spéciaux propres à l'univers de Schumacher qui n'évoquent rien d'autre que de la nausée.
Mais le pire de tout, c'est les personnages, leurs jeux de mots et leurs interprétations, pires que médiocres. Pas étonnant que la femme de Freeze soit atteinte d'un syndrome incurable. Car étrangement, toutes les personnes qui croisent le chemin de Freeze sont prises du syndrome des jeux de mots pourris se référant à la glace ou à la nature. A croire qu'ils ont décidé de participer au concours du jeu de mot le plus nul. A mon avis, le scénariste Akiva Goldsman ne risque pas de gagner un Oscar un jour. Ah zut c'est vrai: il en a déjà un!
Que dire d'autre, sinon que "Batman & Robin" est l'épisode le plus idiot de la saga? Comme si ce n'était pas suffisant, le réalisateur avait pour projet de mettre en scène un cinquième épisode, plus sérieux selon lui, et qui revisiterait les origines de Batman. La Warner Bros a bien fait de confier le projet à Christopher Nolan finalement. Après tout, Joel Shumacher avait déjà bien l'occasion de se racheter avec "Batman & Robin". Au lieu de ça, il a choisit de foncer droit sur l'iceberg...
Et ce jeu de mot pourri là est de moi.