Suite directe à Willard puisqu’il reprend sa clausule en guise de préambule, Ben délaisse la réflexion psychologique menée par son aîné sur la construction identitaire et le parasitisme pour développer la relation d’amitié entre le rat éponyme et un petit garçon qui vient de perdre son père. Le long métrage radicalise ainsi les deux pôles entre lesquels avançait Willard : plus de violence et plus de bons sentiments. Pour ce faire, il démultiplie le nombre de rats à l’écran, donnant lieu à des séquences visuellement impressionnantes ; il construit un personnage principal naïf et en manque d’affection qui trouve dans le petit théâtre de marionnettes un exutoire où redoubler le réel pour mieux tenter de se l’approprier.


Le souci, c’est que l’articulation de la cruauté du monde animal peine à se subordonner à celle du monde humain, comme c’était le cas dans le film original ; en résulte une impression de boiterie entre d’une part ce qui relève de l’horreur et d’autre part ce qui relève du sentimentalisme guimauve qu’accentuent jusqu’à l’excès la prestation du jeune comédien, Lee Montgomery, et la chanson de Michael Jackson qui arrive en fin de parcours comme un cheveu sur la soupe. Le film ne sonne pas juste mais anticipe ce qui deviendra, quelques années plus tard, le grand roman Stephen King, It (1986), par la rencontre d’un regard porté sur l’enfant avec la violence d’un mal qui le dépasse et qui le conduit dans les égouts de la ville. Une curiosité bancale mais rehaussée par ses séquences animalières saisissantes.

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le 21 oct. 2020

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