L'œuvre de William Wyler, lauréate de 11 Oscars, est un monument incontournable du péplum. Elle est une démonstration spectaculaire du savoir-faire de l'Hollywood de l'époque, mais sa longueur et son traitement parfois rigide de ses thèmes l'empêchent d'atteindre la perfection.
Les Points Forts : Grandeur Inégalée
La Course de Chars Légendaire :
- Sans conteste l'apogée du film. Cette séquence, longue de neuf minutes, est une prouesse technique et chorégraphique. Elle n'a jamais été égalée en intensité et en réalisme, établissant un standard que même les effets spéciaux modernes peinent à surpasser. C'est du pur cinéma à grand spectacle.
La Production Colossale :
- Le film est une leçon d'ambition. Que ce soit par le nombre impressionnant de figurants, les décors massifs (comme le Cirque de Jérusalem), ou l'utilisation du format 65mm (Ultra Panavision 70) qui confère une image somptueuse et d'une netteté bluffante, Ben-Hur respire la démesure.
Une Histoire Humaine Puissante :
- Au-delà du spectacle, le cœur du film est le drame de Judas Ben-Hur (Charlton Heston) et de la trahison de son ami Messala (Stephen Boyd). La thématique de la vengeance contre celle du pardon est traitée avec un sérieux dramatique qui ancre l'épopée.
Les Réserves : Longueur et Rigidité
Le Rythme :
Un Véritable Test d'Endurance :
- Avec une durée de 3h32 (et un entracte !), le film souffre d'un rythme très lent dans sa première moitié, notamment les scènes introductives et les longs passages aux galères. Certaines scènes dialoguées, bien que nécessaires, traînent en longueur et ralentissent inutilement l'élan épique.
Le Traitement du Thème Religieux :
- L'intrigue est intrinsèquement liée à la figure du Christ. Si ce traitement est intéressant pour l'aspect de la rédemption, il apporte parfois une lourdeur didactique qui confine au prosélytisme, notamment dans les dernières minutes avec le dénouement de la lèpre. Le message de foi est parfois assené au détriment de la nuance dramatique.
Le Jeu des Acteurs :
- Charlton Heston est monolithique et parfait en héros épique tourmenté, mais l'ensemble du casting, bien que solide, peine parfois à sortir d'une certaine théâtralité typique des années 50. Leurs performances, bien qu'oscillant entre l'héroïsme et le mélodrame, manquent parfois de la subtilité qu'un drame de cette ampleur mériterait aujourd'hui.
En conclusion :
Ben-Hur est un film-fleuve essentiel dont les scènes d'action majeures (la bataille navale, mais surtout la course de chars) justifient à elles seules d'être vues et revues. Cependant, sa longueur et son lyrisme parfois appuyé le rendent moins fluide et universel pour le spectateur moderne qu'un 10/10 pourrait l'exiger. C'est une expérience cinématographique spectaculaire, mais qui demande un engagement non négligeable.