Benedetta par Spectateur-Lambda

Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce film, si toutes les thématiques du cinéma de Paul VERHOEVEN sont ici réunies, si la signature du hollandais violent qui consiste à créer différents niveaux de lectures et de distiller derrière une façade très pulp, des thèmes plus politiques ou sociétaux est encore une fois évidente, le film pêche par un enrobage très moyen.

Si on peut noter ci et là quelques idées de mises en scène intéressantes, cela ne suffit pas à sauver un scénario catastrophique, une écriture des personnages inintéressante que la pauvre Virginie EFIRA malgré toute son implication et son talent peine à rehausser. Habituellement les films de Verhoeven se caractérisent par une finesse cachée derrière une apparente vulgarité, là c'est l'inverse, le film se veut fin et subtil mais il n'est que vulgaire et lourd. Typiquement la statue de la vierge transformée en godemichet, l'illustre parfaitement, ni assez provocant pour heurter le bourgeois, ni assez subtil pour questionner ... questionner quoi ? On ne sait pas.

Si le but était de dénoncer la vision étriquée de l'église catholique à la renaissance, notamment sur la question des femmes, leur droit au plaisir et à disposer d'elle-même, quelle pauvreté d'ambition.

Et en même temps, si l'on fait fi de quelques effets spéciaux spécieux, d'un résultat final assez embarrassant on ne passe pas un moment fondamentalement désagréable, mais sans doute que l'aura et la carrière de Verhoeven font qu'on attendait plus.