Le film débute comme une publicité des années 60-70 vantant les mérites d'un centre de développement personnel d'inspiration "new age", où la frontière entre dérives sectaires et thérapies alternatives est très floue.
Quelques années plus tard, on retrouve l'un des fondateurs de ce centre, qui observe à travers des glaces sans tain, des caméras, mais aussi par des entretiens mêlant psychanalyse et suggestions mentales une jeune fille qui y est séquestrée et dotée de certains pouvoirs psychiques qu'il voudrait exploiter à son compte.
Celle-ci finissant par sentir que sa situation n'a rien de normal, tente alors d'y échapper.
Flirtant avec les codes du film de science fiction, le film de vengeance, ou encore les plongées en apnée dans l'univers du mental, Panos COSMATOS délivre une oeuvre absolument unique, et qui s'évertue avec une certaine réussite et un plaisir palpable à jouer sur nos sens.
C'est un film extrêmement sensoriel, où les jeux de lumières, l'ambiance sonore, les cadrages atypiques, les plans passant du contemplatif le plus béat au rythme effréné le plus fou, le tout dans une fluidité pourtant pas si évidente, tant le scénario de prime abord alambiqué aurait pu nous donner un truc bordélique.
Film exigeant, troublant, assez unique, qui nécessitera de s'y plonger corps et âmes pour en extraire toute la quintessence. Jouant à la fois sur nos sens et nos émotions, un espèce de parcours initiatique où nous croiserons une galerie de personnages voisinant avec la plus clinique des psychologies et l'utopie "new age" d'une époque, un trip sous acide assez bluffant et avec un final dont l'abrupt et l'inattendu nous délivre à la fois et nous plonge dans un abîme de perplexité.
J'ai beaucoup aimé cette proposition complètement atypique de cinéma, qui ose des choses qui pourront laisser de côté un public trop cartésien, mais qui ne se contente pas pour autant d'être un simple exercice de style vide.