Pas forcément trés bien accueilli par la presse US, ni la presse française d’ailleurs, j’ai pourtant adoré Suburbicon. Et je m’en vais vous expliquer pourquoi…
Nous sommes en 1959 et la petite bourgade de Suburbicon est l’image même de l’American Dream. Tour le monde est heureux, tout le monde sourit, c’est la joie. Un couple noire s’installe en même temps que le malaise. Et dans le même temps, la famille Lodge est agressé par deux voyous. La mére de famille, déjà en chaise roulante, est tuée. Et ce n’est que le début de l’histoire.
Car tout le principe du film, c’est de faire évoluer lentement son histoire jusqu’à dévoiler les vrais enjeux de l’intrigue. Caricature de l’American Dream et de ce qu’il cache, le film n’hésite pas à avoir une portée sociale. Connaissant son réalisateur, ce n’est guére étonnant. Ainsi, le remue ménage provoqué par l’arrivée de la famille noire ne servira, au final, qu’à masqué ce qu’il se passe de bien plus grave dans la maison d’à côté (littéralement). La participation des fréres Coen au scénario est palpable dans la construction du film, mais aussi dans le décalage constant qu’il créé avec les images, ou la musique.
Et c’est pour cela que le film parvient à être drôle alors même que les événements qui se produisent sont parfois d’une réelle violence. Porté par un casting parfait (Oscar Isaac, dans un tout petit rôle, est génial !) et par des décors et une mise en scéne hyper travaillé, Suburbicon est bien au delà du tout venant de la production hollywoodienne. La subtilité n’est pas forcément de mise et on devine assez vite les secrets, ainsi que les tenants et les aboutissants de l’histoire, mais on ne peut nier avoir passé un vrai bon moment, plus surprenant qu’on ne le pensait, devant un excellent film !