Sans strass ni paillette, la dure réalité qu’est l’adolescence.

L’évocation des difficultés pour entrer dans l’âge adulte à travers le regard de Dawn, une jeune fille de 12ans…

Dawn Wiener est une ado au physique ingrat, lunette à double foyer, des bagues plein les dents, incomprise par ses parents et au collège, elle vit un enfer (elle est rabaissée à la fois par ses professeurs et les ¾ des élèves qui ne cessent de se moquer d’elle). Comment arriver à se construire, grandir et se trouver un petit copain en pareille circonstance ?

Todd Solondz réalise ici une comédie noire tendre et caustique à la fois et qui à le mérite de ne pas être un énième teen-movie comme on en a vu tant, avec ses personnages stéréotypés (le quarterback adulé par tous jusqu’aux filles populaires). Ici, le film s’inscrit dans quelque chose de vrai, qui transpire le réel, avec cette pré-ado trop qui s’habille encore comme une enfant, elle est trop gentille et elle ne cesse de se faire marcher dessus. Elle est tellement naïve qu’elle a créer, dans son jardin (dans une cabane délabrée) le “club des personnes spéciales” sans savoir que cela prête à confusion (au point de prendre ça pour le “club des attardés”).

Le réalisateur nous offre ici une étonnante immersion sur le passage du monde de l’enfance à celui de l’adolescence, tous les protagonistes sont superbement bien écrits, aucun ne sont laissé sur le bas côté, toute la famille Wiener (qui signifie “saucisse”) à ce petit quelque chose qui les démarque les uns des autres, ne faisant que renforcer la personnalité de Dawn, sans parler de ses copains de classe, dont Brandon avec qui elle va nouer une relation toxique.

Bienvenue dans l'âge ingrat (1995) parvient à mettre en lumière, sans strass ni paillette, la dure réalité qu’est l’adolescence, aussi bien dans la sphère privée qu’au collège, le tout, avec beaucoup de réalisme et superbement incarnée par Heather Matarazzo, 12 ans lors du tournage.

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