Le matériau le plus mondialement convoité !

C’est ainsi que l’univers Marvel se poursuit, en enchaînant différentes phases cinématographiques plus ou moins passionnantes, en mettant en œuvre des films de super-héros plus ou moins saisissants. À force d’en voir, j’ai comme l’impression que les studios de Marvel ne font qu’appliquer les mêmes formules ou ingrédients, sans chercher à casser la platitude qui se commence à se développer à chaque visionnage de leurs productions. Rares sont les œuvres suscitant un certain intérêt d’être vu tels que Les Gardiens de la Galaxie pour l'incorporation des musiques des années 80 dans leurs péripéties ou les Captain America pour les enjeux politiques contraignant les super-héros à opérer leurs missions autrement.

Black Panther est un des longs-métrages de l'univers riche de Marvel qui m'a poussé l'envie de le connaître. Voir un super-héros noir, dirigeant un territoire africain doté d’une technologue hautement perfectionnée et assurant la survie et la sécurité d’un peuple noir était quelque chose de novateur. Faire ce genre de production n’est pas dans les habitudes d’Hollywood, où autant d’acteurs et actrices noirs tiennent des rôles d’une importance flagrante.

Bien que le scénario soit malheureusement bien trop typique pour constater un manque d’originalité, toujours un héros qui doit combattre des méchants, j’ai été assez attiré par cette œuvre nous dévoilant l’origine et l’exploitation d’un matériau très familier de l’univers Marvel, le vibranium, celui qui a aidé un peuple à construire une ville high-tech en plein milieu du continent pauvre de l'Afrique, le même qui a été utilisé pour forger le bouclier de Captain America.

Tout le film est basé sur ce matériau, sur ses étonnantes propriétés, ce qu’on peut en faire et ce que l’ennemi du Walanka voudrait en faire. T'Challa est le roi du Wakanda, celui qui doit prendre soin de son peuple, celui qui doit empêcher qui que ce soit de s’approprier du vibranium dans son propre territoire, celui qui est doté de la même force et agilité de la plupart des félins, celui qui se fait appeler Black Panther. Un super-héros qui ne m’a malheureusement pas donné envie de l’apprendre plus à la fin du visionnage, il faut dire que l’acteur Chadwick Boseman ne m’a pas aidé pour ça.

Neutre, manque de charisme et dépourvu de talent moral, ce sont des défauts qui ne passent pas du tout chez cet acteur. Exactement le contraire des autres acteurs et actrices composant le casting. Andy Serkis est très marquant dans la peau d’un tueur psychopathe avec une gueule et une coupe militaire, on voit bien qu’il s’éclate pour être le plus performant possible dans la peau d'un méchant dément. Bien dommage qu’il n’ait pas eu un traitement plus favorable. Michael B. Jordan est particulièrement excellent dans le rôle d’un mercenaire assoiffé de vengeance et d’injustice, perspicace à toute pointe de vue, avec un physique qui le met bien en valeur.

Et concernant le casting féminin, on a vraiment du lourd. Letitia Wright joue une sorte personnage similaire à Q, l’inventeur génial de gadgets vu dans les James Bond, avec un côté nous faisant penser à Tony Stark, le milliardaire agissant en tant qu’Iron Man. Lupita Nyong'o est une beauté incontestable et une redoutable combattante. Et concernant Danai Gurira, elle campe le rôle d’un général affrontant le mal en manipulant sa lance comme une guerrière farouche. Pas mal d’acteurs convaincants pour nous faire oublier la moyenne interprétation de Chadwick Boseman mais hélas, ce dernier n’est pas le seul problème de ce long-métrage. 

Le Wakanda est un territoire qu’on découvre pour la première fois dans les films de Marvel, et pourtant, on nous le présente à peine, comme si on le connaissait déjà. Ce qui n’est pas très favorable, j’aurais bien aimé en savoir plus. On nous expose juste comment ce territoire est né à partir du crash d'un astéroïde jusqu’à la fin de la construction de la ville, juste une brève présentation de cette cité dès le début du film, et après, on n’en sait pas plus.

Ce qui est très dommage car le Wakanda reflète une image fabuleuse de sa cité, une vision fascinante d’une ville où la culture africaine (rituel, hiérarchie, coutume, vêtements et culture) s’est bien associée à la haute-technologie. Les décors sont certes magnifiques mais ce n’est pas non les plus somptueux paysages que j’ai pu voir jusqu’à aujourd’hui. On note une bonne utilisation des couleurs pour apporter beaucoup d’animation et de vivacité mais dans l’ensemble, ce n’est pas mémorable.

De même pour les scènes d’action qui sont légèrement désordonnées et foutraques, les coups partent beaucoup trop rapidement pour bien profiter du spectacle, sans compter une caméra qui n’est pas braquée là où il fallait à certains moments du film. Toutefois, elles ne sont pas illisibles, l’affrontement final est assez bien foutu pour conclure à merveille ce long-métrage.

Réalisateur noir, Ryan Googler a fourni un travail correct, il a su monter un film avec une qualité de montage standard, une application d’effets spéciaux sublimes et de musiques instrumentalement et typiquement africains, bien que cela ait la tendance à être un peu lourd des fois à force de ne garder la même ambiance musicale, à croire qu’on entendrait la même musique pendant les scènes mouvementées. Pas le Marvel que je retiendrai le plus mais assez divertissant quand même. 7/10

• Il a figé ?


• À croire qu’on l’aurait même ensorcelé !