Black Swan par Horst_Tappert
Vraiment pas évident de juger ce film...
Je zappe directement le rappel du synopsis, cf Allociné, Wikipedia, ou Mad Movies. Veuillez agréer, j'ai la flemme, cordialement...
Le scénario est minimaliste, sans surprise, et tout à fait vu et revu au cinéma.
Le thème de la schizophrénie dissociative - Flûte j'ai spoilé - semble vraiment être la panacée pour les réalisateurs qui tentent de verser dans le spirituel, ses 20 dernières années.
On se sera tapés Fight Club, Identity, Memento et compagnie, et maintenant Black Swan.
Comme Aronofsky à tendance à prendre son public pour des cons, on se retrouve avec un film bourré d'indices compréhensifs qui alourdissent la mise en scène et finissent par fatiguer le spectateur, qui n'aime résolument pas être pris pour un jambon. (Cf le jeu de miroirs, esthétiquement réussi mais trop insistant à mon goût : "Oh y'a plusieurs danseuses à l'écran !!! Ah bah non en fait y'a juste la petite Nathalie !!! Comme quoi des fois on croit qu'il y a plusieurs personnes alors qu'en fait y'a à qu'une, gros clin d'œil appuyé")
On trouve une tonne de scènes totalement inutiles, qui donnent l'impression que l'intrigue à été artificiellement étirée pour rallonger le film...
Le film possède néanmoins certaines qualités indéniables.
Le jeu d'acteurs est fabuleux, Nathalie Portman, qui se coltine un rôle vraiment pas simple, joue à la perfection.
L'émotion est au rendez vous sans être hyperbolique, la pertinence de l'interprétation est saisissante.
Les acteurs secondaires sont plutôt bons également. Vincent Cassel est toujours dans le même sempiternel rôle de "connard-pas connard ?" ambigu et plein de spleen, qu'il gère très correctement.
C'est bien filmé, avec des zooms épileptiques tout a fait intéressants d'un point de vue artistique et au niveau sens, même si encore une fois on ne comprend que trop la métaphore sous-jacente, trop explicite.
Enfin, ce qui me rend bien généreux avec ce film, et qui sauve le tout selon moi, c'est bien le cadre de l'intrigue.
Le ballet, avec ses danseuses, ses profs, ses soirées de bienfaisance, ses locaux, ses salles de répétition, sa pression pour le premier rôle, et sa musique, c'est vraiment du jamais vu au cinéma.
Toute l'intrigue aurait pu se limiter au seul indice du ballet lui même, ce Lac des Cygnes ou une seule danseuse va être choisie pour incarner les deux filles ennemies, le cygne blanc et le cygne noir, deux personnalités manichéennes opposées qui nécessitent une dualité d'interprétation, schizophrénique !