Entre Kingsman et John Wick, version féminisée !

Il y a des productions qu'on attends avec grand impatience, d'autres qui débarquent sur le grand écran sans que l'on ne sache réellement ce qu'elle nous propose. C'est justement le cas de ce Bloody Milkshake qui est une combinaison étonnante de certains films d'action récents comme les Kingsman ou les John Wick. Cela est sans aucun doute le meilleur argument que le réalisateur Navot Papushado a dû choisir pour faire une bonne et solide entrée dans le cinéma américain, il voulait simplement imposer sa marque cinématographique d'une manière simple et efficace.

D'habitude, les nouveaux tentent toujours de se faire remarquer en proposant au public un remake d'un ancien succès inutile et désappointant. Ce réalisateur a fait un peu la même chose mais il l'a fait d'une manière plus intelligente, il s'est juste inspiré de quelques univers urbains qui ont bien marché et a utilisé les différents ingrédients pour en faire sa sauce visuelle personnelle. Clairement ! C'est un très bon début ! C'est comme ça qu'un nouveau metteur en scène doit se reconnaître car c'est là qu'on peut voir de quoi il est capable et comment il peut se faire reconnaître dans ses futures réalisations.

Ce qui est une chose bien faite pour cette production qui, certes, ne va pas révolutionner le genre mais qui a ses particularités qui peuvent provoquer une certaine et forte curiosité à la visionner avec une grande attention. Par exemple, on peut noter des scènes de combat drôlement bien filmées et se déroulant dans des scènes improbables comme le devant des pistes de bowling ou dans un couloir d'un hôpital qui ne doit pas accueillir n'importe quel patient. Ce n'est pas de l'action explosive et intensive que l'on peut en voir à travers les films qui se font aujourd'hui mais c'est de la baston et de la fusillade juste, généreuse et bien réglée pour permettre au public de trouver un divertissement novateur.

On peut surtout remarquer que le metteur en scène a constamment cherché à créer de l’originalité dans les scènes mouvementées comme Karen Gillan trucidant un trio d’abrutis avec des bras paralysés ou s'échappant d'un parking avec une petite fille au volant et Karen Gillan manipulant juste les pédales d'accélération et de frein. C'est certes des scènes stupides et invraisemblables à visionner mais qui marchent réellement, on sent bien que le réalisateur voulait profiter de ces moments-là pour créer son propre style cinématographique. Le rythme fait pas mal penser à celui d'un bon jeu vidéo d'action et d'aventure, il y a une présentation des personnages à tuer, une réflexion comment les tuer et le passage à l'acte.

Certains décors font pas mal penser à du John Wick, notamment les scènes se déroulant dans une bibliothèque très particulière et chic, bourrée de livres cachant plus des armes que de la lecture instructive et dirigée par un trio de femmes qui semblent vivre avec des règles professionnelles très strictes. En parlant un peu d'elles, on va justement parler du casting qui doit être l'atout majeur du film, le plus profitable pour le metteur en scène. Dans le rôle vedette, on a la charmante rousse Karen Gillan qui s'est déjà aventurée dans ce genre de milieu dans des films fortement mouvementés comme Les gardiens de la galaxie ou les Jumanji.

C'est une actrice qui se fait de plus en plus remarquer et affirme avec aisance sa forte personnalité avec une présence qui nous laisse bouche bée, surtout quand elle est accompagnée par une ravissante Lena Headey dont on ne peut plus s'en passer dès qu'on la voit dès les premières images. Et que dire de cet incroyable et étonnant trio de badass grils joliment composé d'actrices comme Angela Bassett, Carla Gugino ou Michelle Yeoh, là on est servi, c'est tellement rare de voir une telle réunion de grandes dames comme celle-ci, cela créer irrésistiblement un plaisir incontournable.

Ce long-métrage peut être considéré comme un petit joyeux cinématographique qu'on aurait envie de le revoir quand on est lassé de voir la même chose. Elle nous emmène dans un univers déjà balayé maintes fois mais qui s'anime par un minimum d'ingrédients très bien maîtrisé, c'est donc un bon départ pour le metteur en scène qui s'est plus malin que la plupart de ses semblables qui ont tenté plus ou moins la même chose. Les seules choses que l'on peut regretter, c'est que ça manque d'ambition et d'exploitation, il y a un peu trop du blabla et ça pue inévitablement le féminisme (quoique j'ai connu pire auparavant), sans doute que le metteur en scène n'a pas profité d'un budget colossal pour développer plus solidement son sa vision des choses. 6/10

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