Trois ans après Aux Frontières de l’Aube, Bigelow collabore à nouveau avec son scénariste Eric Red, cette fois dans un thriller psy. Nous faisons la connaissance d’une jeune femme flic, fraîchement débarquée dans la maison. Elle est pleine de candeur et prend sa mission très au sérieux. Pendant ce temps-là, un tueur en série sévit en ville et il se pourrait bien que nos deux personnages se connaissent. On ne va pas se mentir, l’ambiance a quelque peu vieilli et l’image et l’ambiance très new-yorkaise rappellent les vieux épisodes de New-York Police Judiciaire. Il s’agit de la première incartade de Bigelow dans le monde de l’uniforme, première d’une longue série qui répondra peut-être à son autre marotte, la liberté des marginaux. Étonnant contraste. Sous l’uniforme, la femme. Ce n’est pas une évidence et c’est le point de vue que prend Bigelow en montrant le sexisme ambiant et les préjugés qui accompagnent une femme à qui on confie arme et pouvoir. Intéressant car tout ceci se passe tant dans le monde professionnel (les supérieurs) que dans la sphère privée (le père, la séduction ...). Hélas, ce discours tombe un peu plat car notre héroïne accumule les mauvais choix, fonctionne à l’émotion et met en danger ses collègues. Au final, on en retient qu’elle se conforme aux préjugés. Dommage. Au rayon de la mise en scène, de très bonnes choses. On sait que Kathryn Bigelow maîtrise à merveille les scènes d’action et elles sont ici dynamiques et surprenantes. On sait aussi qu’elle a tendance à en faire trop et c’est effectivement le cas à travers des ralentis lourdingues et des postures martiales trop évidentes. A l’interprétation, on est certes ravi de retrouver Jamie Lee Curtis mais il ne faudra s’attendre à rien de folichon. Pour résumer, Blue Steel est un bon moment mais c’est aussi probablement le film le plus faible de son auteure.

Konika0
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le 25 oct. 2020

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