Tu ne connais pas le pouvoir de la force obscur

Sous les pelouses impeccablement tondues et arrosées avec amour par les papas de la classe moyenne américaine, pullulent des insectes abjectes, symbole de tout ce qui nous dégoutent. Dès la première séquence David Lynch annonce la couleur. Il va gratter le verni de cette Amérique maquillé comme une voiture volée, pour laisser apparaitre le tas de tôle rouillée qu'elle est réellement.

Certains vivent au dessus de cette pelouse qu'ils piétinent sans y prêter attention. Parmi eux il y a Jeffrey Beaumont, un vilain curieux qui va se lancer dans une enquête qui le mènera dans les tréfond de la société américaine. Il en deviendra l'observateur halluciné et fasciné, comme un gamin qui découvre un nouveau jeu et qui veut sans cesse faire une partie. Un voyeur pervers qui se cache dans les placards pour épier les femmes en train de se déshabiller, et contemple avec une pointe d'envie les fantasmes des autres. Lui aussi va fantasmer sur la belle Dorothy Vallens, chanteuse de cabaret qui interprète "Blue Velvet" de manière si sensuel que ni Jeffrey ni personne ne peut rester de marbre.

Il sent très bien que cette femme n'est pas pour lui. Dorothy est le genre de femme sur qui on fantasme mais qu'on épouse pas. Elle le dégoute d'une certaine façon, mais elle a quelque chose de captivant, comme ses insectes grouillant et gesticulant de manière anarchique. La femme qu'il pourrait épouser c'est Sandy, elle est bien gentille et bien mignonne, mais elle est niaise comme un personnage de teen movie. Avec son glose rose et sa coupe de cheveux ananas on la croirait tout droit sorti de Grease.

Cette investigation se transformera en combat intérieur pour le pauvre Jeffrey qui est irrésistiblement attiré par le côté obscur de l'Amérique. C'était lui cette fois, ç'aurait pu être n'importe qui tant il est difficile de se sevrer de ces plaisirs prohibés une fois qu'on y a gouté. Mais avec de la volonté et l'aide des petits moineaux on peut s'en débarrasser et rester du bon côté de a force.