Après avoir écrit quelques romans et signé une poignée de scénarios, S. Craig Zahler passe derrière la caméra pour mettre en boîte son premier film, dans un genre qu'il affectionne et sur lequel il est érudit : le western. Ainsi, avec un casting mené par Kurt Russell en shériff, qui endosse le rôle sans mal, avec son attitude de vieux bourru adroit de la gâchette, et Patrick Wilson, en téméraire cavalier, Zahler les lance dans une traque pour sauver leurs proches kidnappés par une tribu cannibale. C'est pas très fin, mais ça promet quelques embuscades brutales. Sauf que le long-métrage met tout de même 1h30 à décoller, sans aucune raison pour justifier une exposition aussi longue. Tout ce temps, c'est un film de dialogues en territoires arides. La ville est bien déserte, et la mise en scène peu mémorable, là où la contemplation suffocante aurait pu avoir lieu. La photographie manque également de cohésion entre son aspect jauni poussiéreux le jour, et des tons froids clinique à la nuit tombée. La tension est donc très mal construite pour nous mener vers l'acte final qui offre les plans les plus inoubliables du genre puisque le récit vire au survival horrifique. Nos cowboys sont, en effet, confrontés à des troglodytes terrifiants, dont les attaques sont d'une barbarie cinglante. Grâce aux effets pratiques, les quelques mises à mort finales deviennent des scènes graphiques archi-brutales, dont on détournerait presque les yeux. Dommage que la construction autour ne soit pas meilleure.