Deuxième volet de la saga James Bond et sans doute l’un des meilleurs. Autant Dr. No semblait kitsch de bout en bout, autant From Russia with Love est encore solidement ancré dans la réalité. Certes la guerre froide n’est plus d’actualité, mais une intrigue solide et relativement complexe fait que cet opus est davantage axé espionnage que le précédent, plutôt à mi-chemin entre le polar et le film d’aventures exotiques. Le rythme y est également beaucoup plus soutenu que dans Dr. No. Quant au suspense, il ne faiblit pour ainsi dire jamais et va même crescendo. Pour ce qui est de la mise en scène, Terence Young est à nouveau aux manettes et laisse loin derrière lui les incertitudes de Dr. No. Son film, à l’image d’un Sean Connery beaucoup plus à l’aise dans son costard d'agent secret, témoigne d’une certaine assurance vraiment la bienvenue qu’on savoure dans quelques morceaux de bravoure comme le duel dans le compartiment de l’Orient-Express où Bond est aux prises avec l’imposant Robert Shaw. Filmé à la manière d’un Hitchcock (on peut d’ailleurs noter un clin d’œil appuyé à La Mort aux trousses dans la scène de l’hélicoptère), From Russia with Love jouit d’un certain standing encore absent dans Dr. No. Côté récit, on peut regretter que l’intrigue, au demeurant fort intéressante, soit dévoilée trop tôt, ce qui gâche un peu la surprise quand Bond découvre que le SPECTRE se cache une nouvelle fois derrière tout ça. On peut également regretter l’absence d’un vrai méchant, défaut déjà présent dans Dr. No. En lieu et place, on découvre une palette de personnages plutôt bien écrits. Bond se fait ainsi un allié de poids avec Kerim Bey pour affronter Rosa Klebb et son imposant champion Grant. A noter aussi la première apparition fugitive de Blofeld, numéro 1 de l’organisation du SPECTRE, dont on ne connaîtra à la sortie que la voix … et le chat blanc. Bref, un épisode de qualité qui servira de référence pour les suivants. Et le charme de Daniela Bianchi en James Bond Girl YES.