"Borgman" est un film aussi malsain qu'il est surprenant. Quelque part entre "Théorème" de Pasolini dont il emprunte l'idée de mystère insondable qui caractérise cet homme qui sorti de nulle part s'immisce dans ce foyer bourgeois et "Funny Games" de Haneke dans sa violence sourde.
Qui est Borgman, un sociopathe, une allégorie, un envoyé démoniaque ? Le tentateur ultime qui répond aux souhaits les plus sombres au prix d'une damnation éternelle ? Le chef de file d'une secte mansonnienne dont les adeptes lui vouent un culte ordonné par les services qu'il leur a rendu ?
Du quotidien millimétré de cette famille d'apparence exemplaire, Borgman et ses coreligionnaires vont petit à petit, dans un travail de sape aussi cruel que inéluctable surligner les failles, les petits accrocs desquels ils tireront le fil qui découdra les habits vertueux, pour en faire une pelote vicieuse.
Etrange, particulier, dérangeant, interprétatif, dissuasif parfois mais à coup sûr à découvrir.