Mettre en route un film de 2h45 est une décision que l'on prend pas à n'importe quel moment. Pour ma part, j'ai attendu un dimanche neigeux, lendemain de soirée, couché tard, peu dormi. Etant peu convaincu par le pitch, finalement si je m'endors au bout de 20 minutes, c'est que ça ne valait pas le coup.
Manque de pot, je n'ai pas fermé l'oeil, cette fresque me les a même gardés ouverts et bien ouverts même.
Suivre cette famille pendant 12 années, les voir vieillir pour certains, grandir pour d'autres, changer, évoluer, faire des conneries, des mauvais choix, des découvertes... Il est quasiment impossible de ne pas se lier à tous ces personnages, qui à chaque moment de leur vie nous raccrochent à un moment de la nôtre. La peur lorsqu'on les voit confrontés à la violence d'un beau-père alcoolique, la tristesse lorsqu'ils doivent (encore) déménager, la joie lorsqu'ils arrivent peu à peu à trouver un équilibre, la fierté lorsqu'on voit où finalement les mène cette vie.
Aucun pitch n'est nécessaire pour ce film. C'est une tranche de vie, comme tant d'autres, comme les nôtres, et c'est pour ça qu'on ne décroche pas, on veut les voir avancer, comme nous avançons chaque jour de notre vie.
Un film qui fait du bien, un beau film humain.