Étant moi-même un rêveur, je ne pouvais détester Brazil de Terry Gilliam, c’était à vrai dire une expérience fascinante me permettant de faire face à mes peurs tant le personnage principal me ressemblait. Dans ce film nous suivons Sam un employé du ministère de l’information (notre rêveur), Sam n’a pas d’ambition, Sam n’a pas de projet, Sam veut juste qu’on le laisse tranquille pour rêver qu’il vole loin de l’état totalitaire froid et procédurier lui servant de réalité. Mais voilà la réalité le rattrape (elle nous rattrape toujours de toute façon) quand la fille qu’il voit dans ces rêves existe pour de vrai et l’entraine malgré lui dans sa lutte contre l’État. Il se retrouve alors obligé à prendre des initiatives, de se mettre en danger et ceci crée en lui une dissonance cognitive lui faisant mélanger rêve et réalité. Dans cette lutte contre lui-même et le gouvernement deux choix s’offriront à lui accepter la réalité avec la douleur qui va avec ou se réfugier pour toujours dans ces rêves.
La réalité ne fait pas de cadeau aux rêveurs c’est un fait mais c’est pire quand votre réalité est un futur dystopique digne d’un roman d’Orwell avec un coté Monty python en prime.
Il y a plein de choses à dire sur ce film tant sur les décors, appartement aussi moderne qu’impersonnel contenu dans de grandes tours sombres, les messages de propagande cachée tout au long du film, l’humour qui touche toujours juste, la mise en scène montrant la déshumanisation que ce soit par les arrestations aléatoires, les procédures longues, complexes, obligatoires et inutiles, les attentats terroristes qui ne dérangent personne sauf les victimes des explosions que l’on remarque qu’a la toute fin quand Sam est avec Jill (la fille de ses rêves).