Chaque nouveau film de Yorgos Lanthimos est un événement, le dernier « BUGONIA » a été accueilli par 7 min d’applaudissements à la Mostra de Venise, et sera en salles dès le 26 novembre prochain.
Notre critique d’une fable étrange, tordue qui mêle paranoïa, comédie, fantastique et twists multiples...
Synopsis : Teddy (Jesse Plemons), employé dans un centre d’expédition de produits pharmaceutiques et apiculteur à ses heures perdues, est complètement obsédé par certaines théories du complot. Il décide avec l’aide de son cousin Don (Aidan Delbis) , de kidnapper Michelle Fuller (Emma Stone), la PDG sans scrupules d’un grand groupe pharmaceutique, et de l’enchaîner dans le sous-sol de leur maison, persuadés qu’elle est en réalité une extraterrestre au centre d’un vaste projet pour annihiler la Terre…
Malgré certains choix scénaristiques qui interpellent , entre autres dans sa dernière partie, Bugonia est une œuvre à la fois incroyable et improbable qui explore des problématiques modernes comme le complotisme, la fracture sociale voire le capitalisme. Des thèmes abordés avec une touche d’humour noir façon Hitchcock, et flirtant avec tous les codes du cinéma de genre. L'alternance de rationnel et d’irrationnel du récit force le spectateur à abandonner toute objectivité et à se laisser embarquer jusqu’au bout du voyage…
NOTE : 7,5/10
Avec un film par an, « Pauvres Créatures » en 2023, « Kinds of Kindness » en 2024, et désormais Bugonia en 2025; Yorgos Lanthimos est sur le même rythme que Quentin Dupieux ou Kiyoshi Kurosawa, et signe ici un film inclassable aussi surprenant que déroutant, susceptible d’en déstabiliser plus d’un…(raison pour laquelle il n’obtient pas un 8)
Lanthimos retrouve sa muse, Emma Stone, dans une performance impressionnante dans un rôle complexe qui lui a demandé outre des sacrifices capillaires, de repousser encore ses limites,ce qu’on pensait difficile après sa prestation dans « Pauvres Créatures ». Toutefois son adversaire Jesse Plemons, livre aussi une prestation très aboutie, en incarnant un personnage certes peu attachant, mais qu’on ne peut pour autant détester.
Quant aux images du montage final,elles sont d’une beauté redoutable… et cruelle !