Réalisateur de courts-métrages remarqués, le metteur en scène espagnol Rodrigo Cortés est passé au long-métrage avec la comédie dramatique Le Concurrent en 2007. Tout comme les frères Pastor et leur excellent Infectés, il passe Outre-Atlantique et réalise Buried, un film claustrophobique primé à Deauville avec Ryan Reynolds pour acteur principal. Une star pour faire vendre le film ? Oui mais pas seulement, le scénario étant plus malin qu'il n'y parait...
Le film commence et, d'entrée de jeu, on étouffe, on suffoque, totalement immergé dans la situation au même titre que ce pauvre Paul, Américain moyen aussi lucide que désespéré. Au-delà de son simple sujet, le long-métrage va plus loin dans tout ce qu'il touche : la caméra virevolte lentement dans un espace extrêmement confiné, l'absence de musique laisse place à une palette de sons naturels oppressants, les nombreux plans vifs nous permettent de ne pas s'endormir, bien épaulés par des "rebondissements" ingénieux.
Car oui, Buried est une totale réussite. Le jeune réalisateur hispanique dirige d'une main de fer son (unique) interprète principal, lui donnant suffisamment de consistance et de conviction pour s'attacher à lui immédiatement. Il faut dire qu'avec pour seul protagoniste le sous-estimé mais néanmoins génial Ryan Reynolds, on était en droit de s'attendre à un ratage intégral, le pitch ne pouvant être étalé sur un long-métrage.
Et pourtant, avec pour seuls objets un téléphone portable et un briquet, notre héros-qui-n'en-est-pas-un va réussir à nous tenir en haleine du début à la fin (fin indéniablement surprenante de génie), chose impensable mais terriblement réussie. Au final, Buried est le genre de film inattendu, qui arrive sans prévenir et nous laisse bouche-bée à la fin de la séance, la chair de poule sur nos bras et les sueurs froides séchées sur notre front.