Buried, ou le privilège des cols blancs ?
Il est vrai que beaucoup de choses font faire la mou. Notamment le fait que notre chauffeur puisse avoir du réseau six pieds sous terre. Il est vrai qu'on n'échappe pas aux tares du storyboarding ricain, que l'on n'est pas constamment captivé et angoissé, et que certaines scènes peuvent laisser à désirer, voire exaspérer.
Mais le gros tacle populiste infligé à l'American Dream belliqueux, fusse-t-il filmé avec les armes de l'ennemi, fait toujours plaisir à voir, surtout quand il est servi par une fin conforme à mes attentes.
On aurait pu croire qu'une heure trente aurait fait trop long. Et pourtant, même si au bout de trois quarts d'heure on lorgne du côté de sa montre, on se surprend à voir qu'autant de temps est déjà passé, et que l'intrigue assure toujours son quota de péripéties pour relancer l'intérêt.
Buried est donc le film qui pourra se faire détester parce qu'il respecte trop les canons du cinéma américain, et pourra tout autant attirer la sympathie car il véhicule des idées antisociales symptomatiques d'un repli sur soi, autant physique que psychique.