LA surprise de ce début d'année.

Compte tenu de la frilosité du cinéma hexagonal actuel, il est compliqué d'aborder sans apriori aucun, une oeuvre française dite de "genre". Que ce soit dans le registre du film d'action, du thriller, de la science-fiction, du fantastique ou de l'horreur pure, les tentatives se font rares et les franches réussites le sont encore moins. C'est pour cette raison que, malgré des appréhensions légitimes que l'on peut avoir avant la séance, on a quand même envie d'être conciliant, histoire de récompenser l'intention et la beauté du geste.


Avec Burn out, nul besoin de se formaliser, de se lamenter ou de trouver des excuses fallacieuses, puisque je le considère comme un bon film sur tous les points.


Alors déjà, techniquement, il y a de quoi se régaler: en terme de mise en scène, on pourrait bêtement dire, de prime abord, que c'est carré et efficace (grâce notamment à un montage de qualité). D'une certaine manière c'est le cas, mais c'est aussi mieux que ça, puisque le jeune cinéaste Yann Gozlan se permet de distiller quelques sucreries (plan séquence, travellings latéraux, vue subjective, caméras embarquées, etc...) qui parviennent à satisfaire les papilles gustatives.


Visuellement, c'est indéniablement une réussite, mais ce n'est pas tout: c'est également le cas sur le plan de la bande son. Que ce soit la musique (pêchue) utilisée ou tout simplement la conception sonore des différents bruitages, l'ensemble est suffisamment élaboré et bien fichu, pour que le spectateur que je suis, se sente complètement immergé au sein de cet amalgame de deux univers, à savoir: le sport mécanique et le trafic de stupéfiants.


En ce qui concerne le scénario, je n'ai pas grand chose à dire là dessus, si ce n'est qu'il fonctionne du début, jusqu'à la fin. Les protagonistes sont crédibles, on comprend aisément leurs motivations, par conséquent on s'attache à ses derniers et on suit sans difficulté ce qu'ils vivent. Cela dit, il faut admettre que la plupart d'entre eux, sont peu élaborés et sont réduits à des personnages fonctionnels. C'est probablement le défaut du long-métrage, si je devais pointer du doigt quelque chose en particulier. Mais les acteurs font le boulot, ils sont plutôt bons. Par conséquent, ce n'est pas si grave si les personnages secondaires ne sont pas d'une profondeur absolue. Surtout que dans Burn Out, ça file droit, il y a pas mal de péripéties (variées, donc pas redondantes) sur une durée avoisinant les 1h40. C'est parfait, on n'a pas le temps de s'ennuyer ou de s’appesantir sur les états d'âmes des uns et des autres.


Par contre, au niveau de l'écriture, s'il y a bien un élément qui est particulièrement bien géré, c'est quand Tony (incarné par François Civil) doit assumer ses trois activités principales de jour comme de nuit. Entre passer ses essais pour devenir pilote professionnel de moto Superbike, effectuer son boulot de magasinier et convoyer de la drogue pour les manouches, ça fait un sacré programme pour un seul homme. Et donc, le stress, la détresse, la fatigue et la frustration du mec, sont bien mis en avant.

Jubileus
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le 13 janv. 2018

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