Au vu de l'affiche et du nom de Michaël Youn, je m'attendais à une grosse comédie potache avec le trader obligé de devenir paysan pour survivre à une crise mondiale. En fait, "C'est le monde à l'envers" s'avère dès le départ assez sérieux.
Le monde s'effondre. Finis l'eau, l'électricité, le carburant, la sécurité, la nourriture... Trader infect, Stanislas s'enfuie avec sa famille à vélo et rejoint une ferme qu'il a acheté in extremis. Il va devoir cohabiter avec des occupants bougons.
L'idée n'est pas mauvaise : évoquer une chute du système, et comment survivre en revenant aux bases. Le problème c'est que toute est mené avec gros sabots et caricatures. Notre protagoniste patron financier superficiel et arrogant, son fils bobo-écolo, sa femme transparente. Les fermiers à mauvais caractère anti-parisiens.
Les phrases assénées sur le réchauffement climatique, les magouilles des multinationales alimentaires ou des banques, les bénéfices des énergies renouvelables... (il faudra m'expliquer ce qu'ils arrivent à alimenter avec leur éolienne riquiqui !). On a compris dès le départ, pas la peine de nous répéter ad nauseam. Je précise que j'ai rien ici contre le message du film, mais contre la manière dont il nous est envoyé à la figure.
La trame est globalement attendue. Avec mêmes de grosses facilités pour faire avancer le récit (la raison pour laquelle nos héros peuvent rester dans la ferme, poussive). La surprise vient plutôt du ton. Pas du tout comique, je pensais même que ça allait devenir sombre avec les pillards régulièrement mentionnés. Qui n'apparaîtront en fait qu'une scène (d'ailleurs assez mal filmée). Nicolas Vanier semble plus intéressés par un regard tendre, humain, et de l'optimisme malgré tout.
Et nonobstant les réserves que je peux avoir sur la mise en scène ou le scénario, les acteurs font le job, contribuant à donner le l'humanisme à ce projet.