John Badham est connu pour avoir réalisé "La fièvre du samedi soir", mais c'est mésestimer son talent si on omettait ce "C'est ma vie, après tout !", qui est un film très poignant sur l'euthanasie.

Adapté d'une pièce de théâtre (ce qui se voit dans le côté confinement de la mise en scène), on voit ici la vie d'un homme qui, à la suite d'un accident de voiture, se voit paralysé, et demande le droit de mourir car il ne supporte plus de vivre ainsi.
Si, de manière plus récente, on peut penser à "Mar adentro", le film n'est pas foncièrement pessimiste : telle une ode à la vie, c'est parfois drôle, surtout au début et, plus tard, la scène de la fumette, le tout porté par un magnifique Richard Dreyfuss (peut-être son plus beau rôle).
Paradoxalement, bien qu'il soit le plus souvent immobilisé (à part des flash-backs), il se dégage de lui une humanité, une bonté qui le rendent très sympathique et compatissant à la fois. Son handicap ne l'empêche pas d'être drôle par moments, comme ces moments où il drague ouvertement les infirmières ou complimente l'une d'entre elles sur sa poitrine. Ensuite, à la suite de sa dépression, il ne montre pas d'aigreur, seulement une volonté de ne plus vivre de manière dépendante, de ne plus pouvoir contrôler son corps, de jouir de la vie.

A ses côtés, on trouve John Cassevetes, qui joue le chef infirmier, qui est ici dans un rôle purement secondaire (je n'oserai pas dire alimentaire) ; peut-être comprend-t-il que le film est porté par Richard Dreyfuss, qui canalise toute l'histoire.
Sorti en 1981, le film est un remarquable plaidoyer sur l'euthanasie : à l'heure où ce débat frappe encore notre société, le film pose clairement la question du choix de vie ou de mort pour un patient qui souhaite choisir si il veut vivre ou mourir lorsqu'il n'y a aucune possibilité de guérison.

Si le sujet reste encore ouvert, le film est une très belle réussite, même si il marque parfois fortement son identité 80's (comme une danse de Christine Lahti, qui finit nue au ralenti et en noir et blanc, ou alors Thomas Carter qui est affublé d'un bandana alors qu'il joue un infirmier). Ces petites réserves mises à part, je vous recommande fortement ce film, car on en ressort très ému, à l'image du discours final de Richard Dreyfuss sur son droit à mourir.
Boubakar
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le 24 mars 2012

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Boubakar

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